C’est lorsque le murmure gronde que je m’aime davantage, souriant au vent, appréhendant la foule pour la pourfendre, toujours seule, arpentant mon domaine, consultant mes courbes, débranchant les sondages. Paranoïaque du premier complot, narcissique à me tuer d’amour, cynique à décontenancer un chien, vulgaire à décoiffer mes lettres, désespérée à en être joviale, l’image que je veux donner revient en courant dans mes bras. Mon  éclat de rire gargantuesque secouera sans un bruit une échine déjà sale, la graisse étouffera mes recoins maléfiques, je suis plantée et je suis grande, et je supporte et je rugis. Marche sur moi armée immonde, j’ai plus de force de frappe que mille, canalise toi langage, ou pas, j’ai plus de mots que nécessaire. Je ne guérirai pas pour l’heure car c’est à vif que je comprends, j’ai décidé de vivre un peu et de mourir une fois, j’ai décidé et tu suivras.

Il ne suffit pas à ma peine que la fureur s’estompe, je remuerai sans cesse, je serai toujours là, j’imposerai mon remugle. Tu ne dormiras pas. Encourageante mais exigeante, je serai fière de moi. J’ourle, j’encaisse, je contrecarre, demande moi n’importe quoi que je refuse, si tout est grave quand j’ouvre les yeux c’est parce que j’y vois. Ce que je vois déferle, siphonne, vrombit, implose, éclate, incendie, étrangle, extermine, catapulte, déchire, piétine, engouffre, dévore, se précipite en moi. On veut m’abattre, me déliter, m’aliéner, m’enduire, me soumettre, les scélérats parcourent mon corps, violent ma voix, on détruit ma raison, on veut tordre mes membres, on déverse la douleur sur les murs vides qui flambent, on lapide mes vitres de rochers en fusion, la lave entre en contact et mes veines durcissent, on veut jeter ma langue aux machines affamées, j’enrage et je bondis, je grésille, je fume, déjà je disparais mais mon tapage perdure.

J’y vois. Au temps pour moi.

Pour poursuivre la route ensemble...
Adrian | End Credits

Les petites ruines du monde méditerranéen ne suffisent plus au besoin de ruines qu’éprouve mon cœur dévasté. Il me faut la désolation, les cataclysmes de l’Orient, ses vastes destructions de races, ses déserts. La salle des Niebelungen ne me suffit pas. Il me faut la grande plaine du monde indien > Lire plus

Nous sommes les morts

Quelque chose m’a frappé aujourd’hui, Je t’ai regardé et me suis demandé si tu voyais les choses comme moi,   Les gens tiennent à nous blâmer Ça m’a frappé aujourd’hui   Nous le prenons mal tout le temps, Pourquoi ne pas laisser passer ? Réponds moi seulement, tu as changé d’avis > Lire plus

Il est odieux d’inculquer aux enfants la haine du vaincu

Comment se fabrique un véritable fasciste français ? J'entends, celui qui, en 1944, se fera fusiller par la Résistance à 26 ans, après des déboires moins épiques que laborieux, consignés dans un journal à nul autre pareil, révélant une ardeur et une sensibilité troublantes ?

Ceci est mon cercle, ceci est mon corps, ceci n’est pas vrai

Il m’est impossible d’apprendre à me taire, c’est vrai. Laisser le rire, peut-être, et la pupille sensible. Si trop de bruit se retirer. La gorge ferme, et les racines solides. Et le mental, le mental d’acier durcit, coulé, moulé et sans fissures, la vierge et le moral de fer, parce > Lire plus

Animée, texte de Paméla Ramos
Animée

Sentimentale ? Mais comment donc. Si j’osais seulement m’y abandonner, avec tout ce que je dois porter, entreprendre et envisager, mes seigneurs, je ne me retrouverais jamais. Je me tiens devant vous un genou à terre, les paumes offertes, le Globe de toutes vos fulgurances sur les épaules, un sourire de > Lire plus

Bandol

On a derrière nous, en ombre qui attend sur le chemin, l’année. Cette année d’impatiences, de labeurs, de souffrances, parfois. Une année d’éclats de voix et de rires, de peurs paniques, de nausées du décalage. Une année de crashs et de festins lugubres, de discours mécaniques dans des postes éreintés, > Lire plus