La fenêtre a claqué brutalement sous l’effet d’une soudaine bourrasque, le temps changeait encore.
Les montagnes baignaient à présent dans une soupe de brume et paraissaient moins hautes.
Elle remonta sa bretelle et constata de la poussière sur sa robe. Ses jambes nues craquelaient légèrement du frottement des vêtements tout l’hiver. Dernière mue, peut-être.
Et quel hiver. Long et tiède, les pires, les pas francs. Quel impact, ensuite, sur sa planète déserte. Dessous grondait la même vie qu’à ses printemps de fête, qu’elle n’avait pourtant pas dû connaître tant elle tardait à les nommer. La vague revenait plus haute, plus furieuse et plus dangereuse d’avoir été contenue.
Encore une vague se dit-elle, et elle ralluma sa quinzième cigarette, elle qui ne fumait plus.
Oui, encore une belle grande vague, n’est-ce pas, se dit-elle à côté d’elle-même, en terminant son cinquième verre de whisky, elle qui ne buvait plus de whisky.
Qu’elle est haute, et furieuse et certainement dangereuse, pensait-elle tranquillement, en jouissant sous ses mains, elle qui ne jouissait plus.
Incroyable, hein, cette vague. Surprenante, encore ? Voyons… elle regardait vaguement le match, attentive à ces joueurs minuscules sous le soleil de plomb. Elle qui n’avait jamais regardé le football.
Quelle vague, n’est-ce pas, cette vie ordinaire.
Et le balai qui maintenait la porte ouverte se brisa en deux alors que la pluie horizontale balayait la pièce chaude.
Pour poursuivre la route ensemble...
L’été invincible d’Albert Camus
Pour ma mère. J’ai toujours eu l’impression de vivre en haute mer, menacé, au cœur d’un bonheur royal. Albert Camus, La mer au plus près. « À midi sur les pentes à demi sableuses et couvertes d’héliotropes comme d’une écume qu’auraient laissée en se retirant les vagues furieuses des derniers jours, > Lire plus
However vast the darkness, we must supply our own light | Journal
Je tourne beaucoup autour de la lumière, qui, lorsqu'elle revient, renouvelle perpétuellement la santé mentale. Une grande chance que nous n'en manquions pas, dans nos plaines beauceronnes. Il est temps de sortir délicatement de la pénombre complaisante des mois frais.
L’odeur suave du tueur
Ce clitocybe n'a d'agréable que son odeur, car les douleurs produites par sa consommation sont épouvantables.
Début
Ce n’était pourtant pas le moment le plus parfait d’une journée comme on l’entendrait, mais le rosé coulait dans ma gorge, dans mes veines, et j’entrevoyais enfin les possibles. Bon sang, ma vie m’appartenait, à condition que je sache parfaitement sur quoi elle était fondée. J’entrepris ce soir là les > Lire plus
La Réaction
Ce que je constate sur ma route, que j’ai donc prise très jeune la mort dans l’âme comprenant bien que je ne trouverais aucun répit immobile, c’est la multitude de bourgs que j’ai déjà traversés, sans éprouver la nécessité d’y séjourner plus longtemps.
Mergitur
Maintenant qu’elle sombrait, il ne disposait plus des ressources nécessaires pour envisager de lui tendre la main. Il assistait sans haine à ce dont il était intimement persuadé, à peine étonné d’avoir eu raison, n’en tirant aucune gloire. Paris, enfin, coulait.