Fictions - Récits
Ce que j’écris, qui n’a pas de cadre et encore moins d’excuses.
Ce bébé, est-ce qu’il a vraiment existé ?
Allez-vous entendre ce cri, ce nouveau, ce fameux, ce déchirable cri ? Allez-vous le moquer, l’étouffer, le parer de vos rires ? Allons, ne vous moquez pas de moi… qui a déjà retenu le bébé, qui a poursuivi sa trace, pour le dorer, le geler, le manger, qui a vociféré contre lui toute sa haine terrible contre l’éternité… allons… n’y pensez-plus, tous les bébés sont terminés.
Effarouchement
Tu peux sonner la charge. Je tiendrai. Il n’y a qu’ici que plus rien n’est tenté contre tout ce que je peux, dehors.
Animée
Sentimentale ? Mais comment donc. Si j’osais seulement m’y abandonner, avec tout ce que je dois porter, entreprendre et envisager, mes seigneurs, je ne me retrouverais jamais. Je me tiens devant vous un genou à terre, les paumes offertes, le Globe de toutes vos fulgurances sur les épaules, un sourire de profonde gratitude aux lèvres et l’œil, votre obligé, planté dans vos prunelles. Bien sûr que non, sentimentale, allons allons. Pire que cela. Je suis animée.
Le bruit du poète
Je venais vérifier un fracassement, comme on souffle un vieux feu de loin, sachant qu’on ne risque plus rien d’une haleine figée par les stupéfiants. Je suis rentrée maintenant, à vol d'oiseau, plus si loin de toi. J’écoute le silence lyrique, celui qui s’écoule en...
Le réel entre nous, uniquement le réel
Alors je te sens revenir me chercher, réclamer ta place et la défendre. Tu les assommes tous d’une attention rapide, sauvage, la seule que tu pourras et que je bois avidement comme une eau désinfectée au milieu du cloaque.
Démonstration de souveraineté
Je suis née pour l’amour. Je peux tout supporter et suis en train de le prouver. Se dit-elle, reprenant peu à peu possession de son « je ». Ce n’est qu’une question de temps. Je promets des désastres enfiévrés et des laisses coupées. Je saurai finir par tromper ma propre vigilance.
Ciel de mère
Ils ont respecté le pacte. Ils n’ont pas touché à mon fils. Ils reviennent pour me prendre.
Moiteur des cuves
La fenêtre a claqué brutalement sous l’effet d’une soudaine bourrasque, le temps changeait encore. Les montagnes baignaient à présent dans une soupe de brume et paraissaient moins hautes. Elle remonta sa bretelle et constata de la poussière sur sa robe. Ses jambes...
Béla Tarr. Mes harmonies, les vôtres
Quand le brouhaha s’est apaisé, le prince a dit : ce que vous construisez et ce que vous construirez, ce que vous faites et de que vous ferez, tout n’est que déception et mensonge. Ce que vous pensez et ce que vous penserez est ridicule. Vous pensez car vous avez...
Adrian | End Credits
Les petites ruines du monde méditerranéen ne suffisent plus au besoin de ruines qu’éprouve mon cœur dévasté. Il me faut la désolation, les cataclysmes de l’Orient, ses vastes destructions de races, ses déserts. La salle des Niebelungen ne me suffit pas. Il me faut...