C’est une véritable aubaine, en ce lundi de Pentecôte, de voir se présenter de façon si claire et bienveillante la nécessité de poursuivre, autrement et encore, ce que j’ai entamé il ya fort longtemps maintenant: un tri, porté par une voix.

Que cela s’impose simplement et sans aucun doute, grâce à la lecture de l’opus de Sébastien Lapaque tout juste paru chez Actes Sud, Autrement et encore, contre-journal.

C’est la solution qui s’impose, au terme d’un week-end long et gris, alors que je redécouvre la solitude passagère toute emplie des bruissements dont nous parle si bien Albert Camus, par la bouche de son Caligula. Toujours là, cette solitude, toujours là, cette solution, et plus surprenant, toujours présent, Caligula, premières amours adolescentes. « La solitude, tu la connais, toi, la solitude ? » rugissait-il déjà pour secouer la torpeur complaisante de mes quinze ans.

C’est que, comme le tragique insane inconscient de son pouvoir, je sais que tout autour de moi n’est que mensonge, « et moi, je veux vivre dans la vérité ! » 

Je veux dé-chiffrer le monde, tel que m’y invite Sébastien Lapaque : « Mais il faut s’obstiner à regarder le monde, s’obstiner à le comprendre pour combattre le mensonge, l’injustice et la mort qu’il véhicule. En toutes choses, l’ancien monde s’inquiétait de voir la lettre se substituer à l’esprit. Au terme d’une effrayante perte de principe spirituel, nous voyons, nous, le chiffre se substituer à la lettre. (…) Il est urgent de déchiffrer le monde – en redonnant à ce verbe dé-chiffrer, toutes ses énergies de sens. »

Je l’ai toujours voulu. J’ai cru pouvoir m’y soustraire pour toucher la grâce d’un silence plein et réconcilié. Mais rien n’y fait, je suis irriguée d’une parole qui ne peut rester tue. Je ne peux supporter ces bruits sans les équilibrer de ma contrepartie. Avec en bandoulière, le sang noir et la vue claire, le sacré et le cœur simple.

Pour poursuivre la route ensemble...
Démission

Je ne dors même pas mieux que le cynique, libre mais seule, intègre mais épiée, inspirant la méfiance à tous ceux qui célèbrent le courage pour autant qu’ils n’y soient pas mêlés.

Ma condition parisienne, ou femme qui lit à moitié hors de ton lit

« Les codes de la péripatéticienne et du vulgaire sont plus que jamais la tendance automne-hiver 2009 », lis-je dans les dernières fulgurantes pages « Mode » du Nouvel Observateur, il y a quelques temps de cela. Et merde. L’inquiétude me prend. Ah bon, cela ne suffisait pas de sortir sans jupe ni pantalon, > Lire plus

Littérature mondiale Martin Bodmer
Une place pour chacun, et chacun sa place avec Martin Bodmer

Voici donc notre bibliophile éperdu se livrant à ses carnets, et arpentant les questions infinies de la collection, de la sélection, de la magie des bons textes, à la recherche de fils d’Ariane dans nos labyrinthes, de définitions, de circonscriptions, battant l’air, frappant l’eau sans se décourager, cartographiant les époques, > Lire plus

Rues barbares Vol West Paméla Ramos si tous moi non
Rues barbares et loup solitaire

À propos de Rues barbares. Survivre en ville, de Vol West et Piero san Giorgio | « Je salue le courage des forces de l’ordre » serait d’ailleurs, à n’en point douter, la phrase furieusement tendance en ouverture de toutes les soirées de fin d’année parisiennes.

Leon Tolstoi Le Diable Paméla Ramos Si tous moi non
Le sexe, tout le temps

À propos du Diable, de Léon Tolstoï | Le Diable veillait. Il se manifesta. Un frémissement, d’abord.

Une rencontre comme on n’en fait plus – La Peau dure, de Sylvain Desclous

Les Gérard de nos coins, fragiles, sensibles, décarcassés, ces gardiens des campagnes molles, à peine belles, parfois même pas, s’organisent en opposant – c’est un point commun conscient ou non – une fin de non-recevoir à l’envahissement des fausses idoles, des imposteurs, des trous-du-cul, qui savent se compter tout seul.