Toute victoire humaine doit être une réconciliation, les retrouvailles d’une amitié perdue, une réaffirmation après un désastre où l’homme a été la victime; victoire dans laquelle il ne pourrait y avoir humiliation de l’adversaire, parce qu’elle ne serait alors pas victoire; c’est-à-dire une manifestation de la gloire pour l’homme. (…)
Écrire, ce n’est ni plus ni moins que le contraire de parler; on parle dans l’urgence d’une nécessité momentanée, et en parlant nous nous constituons prisonniers de ce que nous avons énoncé, tandis que dans l’acte d’écrire résident libération et permanence – la libération ne se trouve que lorsque nous arrivons à quelque chose de permanent.
Sauver les mots de leur instantanéité, de leur être transitoire et les conduire par notre réconciliation vers le perdurable, c’est la tâche de celui qui écrit.
Maria Zambrano, L’inspiration continue (Jérôme Millon, 2006), page 21.
Pour poursuivre la route ensemble...
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God may forgive me, but that's not enough 'Cause I gotta live with myself, 'till I'm dust Just walk on by, if we pass on the street Sometimes in battle, it's best to retreat Dan Auerbach, Heartbroken In Disrepair « Ce que je veux dire, c’est ceci : voyagez, étudiez ou prenez un > Lire plus
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