Toute victoire humaine doit être une réconciliation, les retrouvailles d’une amitié perdue, une réaffirmation après un désastre où l’homme a été la victime; victoire dans laquelle il ne pourrait y avoir humiliation de l’adversaire, parce qu’elle ne serait alors pas victoire; c’est-à-dire une manifestation de la gloire pour l’homme. (…)
Écrire, ce n’est ni plus ni moins que le contraire de parler; on parle dans l’urgence d’une nécessité momentanée, et en parlant nous nous constituons prisonniers de ce que nous avons énoncé, tandis que dans l’acte d’écrire résident libération et permanence – la libération ne se trouve que lorsque nous arrivons à quelque chose de permanent.
Sauver les mots de leur instantanéité, de leur être transitoire et les conduire par notre réconciliation vers le perdurable, c’est la tâche de celui qui écrit.
Maria Zambrano, L’inspiration continue (Jérôme Millon, 2006), page 21.
Pour poursuivre la route ensemble...
Instruis-les ou supporte-les | Marc Aurèle
Une nouvelle édition des Pensées pour moi-même de Marc Aurèle vient de paraître. Ou plutôt, la reprise identique de l'édition de 1947, traduite par A.-I. Trannoy et introduite par Aimé Puech, dans une nouvelle mise en page qui ouvre et ferme chacun des 12 livres par une illustration en noir > Lire plus
Arrivée au Centre, j’attends
J’avais oublié la brume, ce matin Orléans disparaît. Je descends tôt vers la Loire, à travers les ruelles aux pierres blanches qu’on devine douces, qu’on ne touche pas encore. Depuis que je sais marcher, à nouveau, que je ne me perds plus, j’avale les artères et les petites veines, les > Lire plus
Sur la digue | Hugo von Hofmannsthal
On évoque souvent la murène du Romain Crassus. […] lorsque Crassus l’appelait, elle reconnaissait le ton de sa voix et elle nageait vers lui. […] Crassus alla même jusqu’à la pleurer et à l’enterrer lorsqu’elle mourut. Un jour que Domitius lui disait « Imbécile, tu pleures la mort d’une murène », > Lire plus
Qui suis-je pour vous parler ?
Je suis pratiquement certaine de mon échec à me taire. La seule promesse que je me suis jamais faite est d’être ici pour rester.
Le triomphe du ciel – Alain Cueff, Ciels d’Amérique (1801-2001) [Arts]
Thomas Cole, Winslow Homer, Albert Pinkham Ryder, George Belows, Alfred Stieglitz, Mardsen Hartley, Georgia O’Keeffe, Thomas Hart Benton, Jackson Pollock, Barnett Newman, Robert Smithson, Walter De Maria, Ed Ruscha et Jack Goldstein vous convient à traverser leur pays par tous les vents, de jour comme de nuit, de la « destinée > Lire plus