Toute victoire humaine doit être une réconciliation, les retrouvailles d’une amitié perdue, une réaffirmation après un désastre où l’homme a été la victime; victoire dans laquelle il ne pourrait y avoir humiliation de l’adversaire, parce qu’elle ne serait alors pas victoire; c’est-à-dire une manifestation de la gloire pour l’homme. (…)

Écrire, ce n’est ni plus ni moins que le contraire de parler; on parle dans l’urgence d’une nécessité momentanée, et en parlant nous nous constituons prisonniers de ce que nous avons énoncé, tandis que dans l’acte d’écrire résident libération et permanence – la libération ne se trouve que lorsque nous arrivons à quelque chose de permanent.

Sauver les mots de leur instantanéité, de leur être transitoire et les conduire par notre réconciliation vers le perdurable, c’est la tâche de celui qui écrit.

Maria Zambrano, L’inspiration continue (Jérôme Millon, 2006), page 21.

Pour poursuivre la route ensemble...
Alors, je supportai de me côtoyer de près | Cadence, Stéphane Velut

« Cette chose que j’abritais n’avait rien d’étranger, ce n’était qu’une variante, qui me distinguait, un désordre que je finis par tolérer. Alors, je supportai de me côtoyer de près, ce que la plupart des hommes exècrent. » p13. « L’ensemble était un prodige de précision. J’ajouterai que Félice dut > Lire plus

L’été invincible d’Albert Camus

Pour ma mère. J’ai toujours eu l’impression de vivre en haute mer, menacé, au cœur d’un bonheur royal. Albert Camus, La mer au plus près. « À midi sur les pentes à demi sableuses et couvertes d’héliotropes comme d’une écume qu’auraient laissée en se retirant les vagues furieuses des derniers jours, > Lire plus

Mouvements d’ailes – Kenneth White, La Figure du dehors

I don't want to talk about the wings, I just want to fly. The Waterboys Roi de beauté haut la main dans les contrées qui abolissent les concours, il lui arrive de décrire ses ailes, mais le plus souvent, il se contentera de voler. Plutôt que de confortablement prendre position > Lire plus

Bavure médicale – Les 700 aveugles de Bafia, de Mutt-Lon

Tiré d'une affaire réelle, quoique tout à fait méconnue, Les 700 aveugles de Bafia permettent à l'auteur camerounais Mutt-Lon, dont c'est ici le second roman, de déployer un récit narratif prenant, sensible et sobre. Composé en flash-backs imbriqués, le roman se dévore pour l'intrigue sans doute plus que pour sa > Lire plus

« Je vous entends, m’entendez-vous ? » – Cécile Ladjali, La nuit est mon jour préféré

« Borgnes ou culs-de-jatte, nous avançons dans une forêt de signaux ténus et il nous faut être sensibles aux vibrations. C’est ainsi que nous devenons des prophètes. » Tom, psychiatre à Tel-Aviv, reçoit dans son institution Roshan, Palestinienne désespérée, en plein déni de grossesse. Avec Héphraïm Steiner, harpiste juif et paranoïaque, ils > Lire plus

Instruis-les ou supporte-les | Marc Aurèle

Une nouvelle édition des Pensées pour moi-même de Marc Aurèle vient de paraître. Ou plutôt, la reprise identique de l'édition de 1947, traduite par A.-I. Trannoy et introduite par Aimé Puech, dans une nouvelle mise en page qui ouvre et ferme chacun des 12 livres par une illustration en noir > Lire plus

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