Toute victoire humaine doit être une réconciliation, les retrouvailles d’une amitié perdue, une réaffirmation après un désastre où l’homme a été la victime; victoire dans laquelle il ne pourrait y avoir humiliation de l’adversaire, parce qu’elle ne serait alors pas victoire; c’est-à-dire une manifestation de la gloire pour l’homme. (…)

Écrire, ce n’est ni plus ni moins que le contraire de parler; on parle dans l’urgence d’une nécessité momentanée, et en parlant nous nous constituons prisonniers de ce que nous avons énoncé, tandis que dans l’acte d’écrire résident libération et permanence – la libération ne se trouve que lorsque nous arrivons à quelque chose de permanent.

Sauver les mots de leur instantanéité, de leur être transitoire et les conduire par notre réconciliation vers le perdurable, c’est la tâche de celui qui écrit.

Maria Zambrano, L’inspiration continue (Jérôme Millon, 2006), page 21.

Pour poursuivre la route ensemble...
« Quelque chose est fini » – Pascal Quignard, Le sexe et l’effroi

Quand on aime le plus intensément, quelque chose est fini.

Les mots ne sont pas de ce monde
Hugo von Hofmannsthal, Les mots ne sont pas de ce monde – Éteindre le brouhaha

Les mots de ne sont pas de ce monde, ils sont un monde pour soi, justement un monde complet et total comme le monde des sons. On peut dire tout ce qui existe, on peut mettre en musique tout ce qui existe. Mais jamais on ne peut dire totalement une > Lire plus

Nous n’avons pas le choix – Nuccio Ordine, George Steiner, L’Hôte importun

J'aime beaucoup Nuccio Ordine, son éternelle ferveur, sa gentillesse, ses passions. J'ai lu avec plaisir son petit essai hommage à Steiner, où comme toujours, il excelle dans l'art de la citation parfaite choisie parmi les milliers de feuillets à sa disposition. Il tisse sa voix à celle des autres avec > Lire plus

Plutôt mourir que crever ici | Paulina Dalmayer, Les Héroïques

Le cancer de Wanda ne lui laisse plus de doute : elle va en mourir, et rapidement. Abordant les soixante-dix ans sans comprendre où ils sont passés, celle qui dévora les promesses ambiguës d’une Pologne mal libérée se remémore ses amours, son métier de pédiatre, sa famille et les étapes > Lire plus

Se rendre sans se soumettre – D.H. Lawrence, Le Renard

Comme toujours sensuelle, magnétique et si finement perspicace, la prose de D.H. Lawrence étreint et caresse, pousse dans tous les retranchements avant de toucher précisément ce point où tout être même le plus récalcitrant s’ouvre et se rend dans un évanouissement charnel.

Le labyrinthe de jardin ou l’art de l’égarement

There is no coming to the One with one jump, and none without going about.  D.A. Freher, Paradoxa Emblemata. « Je t’ai vu dans l’erreur mon cher fils, et je n’ai pas voulu attendre plus longtemps, c’est pourquoi je t’ai conduit à toi-même et mené au fond de ton cœur. » Comenius, > Lire plus

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