« La plupart des voyageurs, ici, se satisfont de ce qu’ils voient depuis la fenêtre de leur véhicule ou la véranda de leur hôtel, et en allant d’un endroit à un autre, ils s’agrippent à leur train ou leur diligence comme des naufragés à leur radeau. Quand une excursion dans les bois est proposée, toutes sortes de dangers sont imaginés : serpents, ours, Indiens. Pourtant, il est bien plus sûr de se promener dans les bois de Dieu que de voyager sur des sur des routes encombrées ou de rester chez soi. Le danger représenté par les serpents est si faible qu’il mérite à peine d’étre mentionné. Les ours sont des créatures paisibles qui s’occupent de leurs affaires plutôt que d’errer comme des démons à la recherche d’une proie. Pauvres compagnons, ils ont été empoisonnés, piégés et pris pour cible jusqu’à perdre confiance en ce frère-humain ; il est dorénavant difficile de faire leur connaissance. Quant aux Indiens, la plupart sont morts ou civilisés dans un état d’innocence inutile.
Aucune solitude américaine de ma connaissance nest aussi dangereuse qu’une maison de ville équipée de tous les progrès modernes. On devrait aller dans les bois pour être en sûreté, si ce n’est pour une autre raison. »
John Muir, Préserver les solitudes, Parcs et forêts de l’Ouest sauvage, traduit par Martin Paquot, PUF, 2020, 106 pages.
Pour poursuivre la route ensemble...
Le sang des bois : évolution des enfièvrements

Mus par un sang noir hautement concentré, les hommes des bois sacrifient toute concession aux exigences de la vie normale (confort, hygiène, sociabilité) sur l'autel d'une existence entièrement adonnée à la forêt. Comme ce fut le cas pour leurs prédécesseurs illustres ou restés dans l'ombre, la force de cet enfièvrement > Lire plus

Love birds songlines – Ali Cobby Eckermann, Ruby Moonlight

Le minier Jack et sa gemme Ruby s’enfoncent dans une nuit où ils voient, ils ne s’appartiennent pas mais se quittent et se retrouvent au rythme de leurs quêtes solitaires, alors que la violence stridente des possédés et des possédants, autour d’eux, fait rage et constamment les menace.

Le triomphe du ciel – Alain Cueff, Ciels d’Amérique (1801-2001) [Arts]

Thomas Cole, Winslow Homer, Albert Pinkham Ryder, George Belows, Alfred Stieglitz, Mardsen Hartley, Georgia O’Keeffe, Thomas Hart Benton, Jackson Pollock, Barnett Newman, Robert Smithson, Walter De Maria, Ed Ruscha et Jack Goldstein vous convient à traverser leur pays par tous les vents, de jour comme de nuit, de la « destinée > Lire plus

Les énergies démoniaques – Kenneth White, Gary Snyder, biographie poétique

Merveille de bréviaire composé à 70% de citations de Snyder (traductions souvent inédites de White), je tourne et retourne sans cesse à ce petit livre qui m'a fait commander, de Gary Snyder, Myths&Texts (traduits par Poème pour les oiseaux au Castor Astral ) et Earth, House, Hold, en anglais. « Les > Lire plus

Rien, mais plus large – Absolutely Nothing, de Giorgio Vasta et Ramak Fazel

Cathartique pour ceux qui ont trop, familier pour ceux qui s'évertuent à faire décroître leur désert sans augmenter leurs possessions, touffu, cérébral et fantasque, Absolutely Nothing, Histoires et disparitions dans les déserts américains, n’est pas le livre d’un observateur moraliste ou d’un naturaliste obsessionnel.

« J’ai besoin de l’insécurité des tempêtes de neige » – Jim Harrison, En marge

« Aujourd’hui, la prolifération des ateliers d’écriture semble noyer le roman littéraire sous un monceau de banalités et d’uniformité. Au cours de ces dernières années, j’ai reçu plusieurs centaines de jeux d’épreuves et de manuscrits par an, et la plupart auraient gagné à ce que l’expérience de leur auteur ne se > Lire plus

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