« Mais ils [les auteurs islandais] ont en plus, comme systématiquement, un don de poésie, un sens de l’ailleurs et de l’autrement, une conscience des forces occultes qui nous mènent à notre insu, qui transfigurent, littéralement, leur façon de dire. Ils savent l’aliénation de l’homme d’aujourd’hui, le manque de chaleur, la quête de bonheur à travers les diktats de l’existence planifiée et mécanisée, les jeux sournois de l’amour déshérité et de la haine aveugle – comme nous. Ils aiment la vie, la vie profuse, en attente, offerte à qui sait, à qui veut la voir : peut-être est-ce là la raison pour laquelle l’enfant ou le marginal tient une telle place dans leurs réflexions. Ils nous rappellent, implicitement le plus souvent, qu’il n’est pas plus possible aujourd’hui qu’il y a un millénaire, de vivre sans poésie véritable. »
Odin aprés avoir dérobé à Suttung l’hydromel
poétique se transforme en aigle.
Manuscrit Islandais du XVIII° siécle
Régis Boyer, Trésor de la nouvelle de la littérature scandinave, Belles Lettres, page 100, notice d’introduction aux nouvelles islandaises.
*
Source de l’illustration d’ouverture : La Maison de la culture – Þjóðmenningarhúsið de Reykjavik
Pour poursuivre la route ensemble...
Nature hors Satan
En mémoire de David Dewaele et pour Sonia R. Oh, sleepy child, life goes running wild Darlin' life is everywhere, oh sleepy child Happy Rhodes, Life on Mars "En présence de la nature, une joie sauvage parcourt cet homme, en dépit des chagrins réel. La nature dit: "il est ma > Lire plus
Maria Zambrano, L’inspiration continue
Toute victoire humaine doit être une réconciliation, les retrouvailles d'une amitié perdue, une réaffirmation après un désastre où l'homme a été la victime; victoire dans laquelle il ne pourrait y avoir humiliation de l'adversaire, parce qu'elle ne serait alors pas victoire; c'est-à-dire une manifestation de la gloire pour l'homme. (...) > Lire plus
Georges Bataille, dépenser pour soi
Once there was class war, but not any longer 'cause we are all bourgeois now. Ce qui me semble exemplaire dans le texte qui suit, tiré de La notion de dépense de Georges Bataille (La part maudite, éditions de Minuit, 1967, pages 37-38), c’est bien évidemment la lecture métaphorique que > Lire plus