« – Ce jour où nous étions aurait dû être un jour splendide d’été. Mais les tourbillons de fumée de ce monde en feu continuaient à voiler le ciel d’un épais rideau, où le soleil sinistre n’était plus qu’un disque mort et rouge, sanguinolent. De ce soleil de sang nous avions pris, depuis plusieurs jours, l’accoutumance. Mais la fumée nous mordait les narines et les yeux, que nous avions entièrement pourpres et qui pleuraient.
Nous dirigeâmes notre marche vers le sud-est, à travers les milles sans fin des collines basses et verdoyantes de la banlieue de la ville, où se succédaient sans interruption de charmantes ou superbes résidences.
Nous n’avancions que péniblement, les femmes surtout et les enfants traînaient la patte. Alors, voyez-vous, mes chers petits enfants, nous avions tous, tant que nous étions, désappris plus ou moins à marcher. Nous avions trop de véhicules à notre disposition. Depuis la Peste, j’ai réappris à marcher. Mais alors j’étais comme les autres. »
Jack London, La Peste écarlate (1924), trad. Paul Gruyer et Louis Postif, Actes Sud, coll. Babel, 1992, page 71.
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Crédit : détail de la couverture de l’ebook des éditions du 38.
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J’étais en bonne voie de guérison, j’avais retrouvé mes plus intenses résolutions. Je n’allais pas survivre low-cost, mon Argô n’était pas un charter, ma nudité serait crue et frontale et mon voyage aurait une valeur, donc un prix. En route, me dis-je, en éteignant la lumière.