I see you because you are tragic
And I need you for the same

Happy Rhodes, Tragic

« Repéré en 1990, le clitocybe à odeur suave (Clitocybe amoenolens) – que l’on trouve sous conifères dans la vallée de la Maurienne, les Alpes maritimes, en Italie dans les Abruzzes et dans le Moyen Atlas marocain d’où il a été décrit pour la première fois – devrait changer de nom, s’appeler clitocybe cruel, car c’est un vrai bourreau: il s’attaque aux extrémités des membres, doigts et orteils, il les fait gonfler, il les déforme, il les fait rougir, provoquant des sensations de brûlures intolérables, d’insupportables brûlures qui peuvent durer des semaines… des mois… une vie entière.
Tel est le bourreau, il torture à très petits feux. Il ne tue pas non, oh non, il torture. Il laisse en vie tout en torturant.

Mon ami, les yeux qui se sont ouverts
La mort seule peut les fermer »

« Ce clitocybe n’a d’agréable que son odeur, car les douleurs produites par sa consommation sont épouvantables. Le syndrome est dit « acromélalgien » en référence au Clitocybe acromelalga, espèce extrême-orientale dont la toxicité, au moins dans sa symptomatologie, est connue depuis longtemps. L’épithète « acromelalga », tirée du grec ancien, signifie littéralement « douleur aux extrémités des membres », ce qui caractérise cette intoxication fongique très particulière.  Sans troubles digestifs, 24 à 48 heures après le repas, le sujet ressent des fourmillements, des picotements ainsi que de térébrantes brûlures aux doigts (mains et pieds) vite atteints par des oedèmes. Les souffrances, plus intenses encore durant la nuit, persistent longtemps: plusieurs semaines voire plusieurs mois… Les antalgiques ne les calment aucunement. La victime ne se soulagera que par des bains d’eau glacée (qui peuvent eux-même être à l’origine de complications et de séquelles) et par un traitement symptomatique combinant aspirine, morphine et clomipramine. »

Patrick Reumaux, Les Tueurs, Klincksieck, pages 51 et 136.

Pour poursuivre la route ensemble...
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Toute première parution d’une nouvelle maison d’édition Matin Calme, qui parie sur le polar coréen, Sang chaud de Kim Un-Su demande de la patience et de la confiance pour déboucher sur une résolution mémorable.

Crise de nerfs en Toyota Corolla – Horacio Castellanos Moya, Le Dégoût

« La stupidité, on ne peut en venir à bout qu’en l’arrachant d’un coup, la stupidité humaine ne comprend rien aux demi-mesures. » Moya, attablé avec son ami Vega qui revient au Salvador enterrer sa mère après un exil de plusieurs années, écoute le long monologue de celui-ci qui a décidé, après > Lire plus

Sur la digue | Hugo von Hofmannsthal

  On évoque souvent la murène du Romain Crassus. […] lorsque Crassus l’appelait, elle reconnaissait le ton de sa voix et elle nageait vers lui. […] Crassus alla même jusqu’à la pleurer et à l’enterrer lorsqu’elle mourut. Un jour que Domitius lui disait « Imbécile, tu pleures la mort d’une murène », > Lire plus

Le mauvais présage |Stéphane Audoin-Rouzeau, La Part d’ombre, le risque oublié de la guerre

Ces entretiens, plus encore que scientifiquement indispensables (là n’est pas vraiment leur objectif) nous placent en position d’écoute profonde, qui est toujours la plus bénéfique des positions du lecteur.

Mes mots ont-ils touché le cœur du monde ? | Stig Dagerman

« Je peux remplir toutes mes pages blanches avec les plus belles combinaisons de mots que puisse imaginer mon cerveau. Etant donné que je cherche à m’assurer que ma vie n’est pas absurde et que je ne suis pas seul sur la terre, je rassemble tous ces mots en un livre > Lire plus

L’innocence cabrée – J.M. Coetzee, Michael K, sa vie, son temps

Le souffle court d’avoir marché derrière un homme-prodige le long d’une si rude avenue, il faut maintenant réaliser la vie en ses ruades sèches et sans pourquoi que vient de parvenir, une nouvelle fois, à célébrer J.M. Coetzee.