« Il y a un secret plus grave. L’amour n’est pas que guerre prédative ni les baisers seulement carnivores. La nuit ne tend pas vers le jour.
La nuit est un monde.
Quelque chose qui appartenait au bonheur se perd dans l’étreinte. Il y a dans le plus complet amour, dans le bonheur lui-même, un désir que tout bascule subitement dans la mort. Ce qui vient déborder de violence dans la jouissance est surpassé par une tristesse qui n’est pas psychologique. Par une langueur qui effraie. Il y a des larmes absolues qui se mêlent. Dans la volupté, il y a quelque chose qui succombe.
C’est un attendrissement pour l’autre qui angoisse le cœur. C’est une sensation de l’instant qui ne nous est pas possible. C’est une jalousie d’on ne sait quoi dans le passé et qu’on ne saura pas faire revenir. La détumescence pleine de joie s’adjoignant la sensation de l’irrenouvelable confine au désir de pleurer. On conçoit que bien des bêtes meurent au moment où elles fraient ou s’accouplent. Quelque chose est fini.
Quand on aime le plus intensément, quelque chose est fini. »

Pascal Quignard, Le sexe et l’effroi, Gallimard (grand format splendidement illustré, ou folio)

Pour poursuivre la route ensemble...
Voler sur l’Amérique – Paul Morand, Air indien

« L'air et l'eau, la terre et le feu, les quatre Éléments de l'antique science, se sont partagé les continents. L'Afrique est vouée au feu, l'Asie et l'Europe à la terre, l'Océanie à l'eau, mais l'Amérique a son principe dans l'air, le grand air, un air jeune, franc, sans ombre > Lire plus

Les énergies démoniaques – Kenneth White, Gary Snyder, biographie poétique

Merveille de bréviaire composé à 70% de citations de Snyder (traductions souvent inédites de White), je tourne et retourne sans cesse à ce petit livre qui m'a fait commander, de Gary Snyder, Myths&Texts (traduits par Poème pour les oiseaux au Castor Astral ) et Earth, House, Hold, en anglais. « Les > Lire plus

Charles ! Voyons… – À peine à propos de Mon coeur mis à nu, de Charles Baudelaire

« Charles, je vais te traquer, je vais te retrouver, et je vais te faire du mal. » Fut ma première (ré)impression à la relecture de Mon cœur mis à nu. Dénichant ce petit > Lire plus

« Oublier les chiens de la peur » – John Cowper Powys, L’art d’oublier le déplaisir

« Pour les plus intelligents d’entre nous, c’est sans doute le devoir d’affronter la vérité déplaisante, et non pas celui de l’éviter, qui a engendré le plus grand nombre de désastre. » John Cowper Powys, écrivain-philosophe gallois, est mort il y a 60 ans, le 17 juin 1963. Soumis sa vie durant > Lire plus

Un amour pythonique – John Cowper Powys, L’Art du bonheur

« J’ai vu une vieille femme se lever de son fauteuil bien confortable, au coin du feu, […] s’approcher de son homme, assis et plongé dans la lecture de son livre, se pencher vers lui et effleurer sa tête de ses lèvres. Dans ce souffle léger, dans cette caresse délicate, > Lire plus

Un lecteur sauvage n’a pas d’identité – Comment devenir vivant, de Giuseppe Montesano

L’un de ces manuels qui nous font retrouver, tous les jours, le feu sacré, et renouveler perpétuellement nos vœux avec le sensible, le vital, et l’éprouvé, en opposition aux sinistres injonctions au sarcasme, au cynisme et à la désillusion.

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