« Il y a un secret plus grave. L’amour n’est pas que guerre prédative ni les baisers seulement carnivores. La nuit ne tend pas vers le jour.
La nuit est un monde.
Quelque chose qui appartenait au bonheur se perd dans l’étreinte. Il y a dans le plus complet amour, dans le bonheur lui-même, un désir que tout bascule subitement dans la mort. Ce qui vient déborder de violence dans la jouissance est surpassé par une tristesse qui n’est pas psychologique. Par une langueur qui effraie. Il y a des larmes absolues qui se mêlent. Dans la volupté, il y a quelque chose qui succombe.
C’est un attendrissement pour l’autre qui angoisse le cœur. C’est une sensation de l’instant qui ne nous est pas possible. C’est une jalousie d’on ne sait quoi dans le passé et qu’on ne saura pas faire revenir. La détumescence pleine de joie s’adjoignant la sensation de l’irrenouvelable confine au désir de pleurer. On conçoit que bien des bêtes meurent au moment où elles fraient ou s’accouplent. Quelque chose est fini.
Quand on aime le plus intensément, quelque chose est fini. »

Pascal Quignard, Le sexe et l’effroi, Gallimard (grand format splendidement illustré, ou folio)

Pour poursuivre la route ensemble...
Peins-le en noir, Ike

La nécessité d’être implacable se fit plus forte. Le souffle fin, sourd d’un silence menaçant, fait voleter la flamme au-dessus de l’essence. Allons, il ne s’agit que de feu, de fumée, suivie d’un juste retour aux sources. Dans mes mains le pouvoir prend forme, la chaleur douce de décider, et > Lire plus

Le lierre

Parce que l’humanité fait l’amour comme elle fait à peu près tout, c’est-à-dire stupidement et inconsciemment, cela n’empêche pas le mystère de continuer de garder sa dignité. Péladan, La Science de l’Amour.   Je sais qu’il a fallu que les masses fragiles et rapides, funestes par leur frénésie, éblouissantes d’électricité > Lire plus

Robert Walser, L’obscurité d’un bel avenir

Don't let me falter, don't let me hide Don't let someone else decide Just who or what I will become I Am Kloot, Avenue of Hope « Je vais peut-être bientôt avoir un emploi dans une petite ville de province, ce qui serait pour moi à présent la meilleure des choses. > Lire plus

Le labyrinthe de jardin ou l’art de l’égarement

There is no coming to the One with one jump, and none without going about.  D.A. Freher, Paradoxa Emblemata. « Je t’ai vu dans l’erreur mon cher fils, et je n’ai pas voulu attendre plus longtemps, c’est pourquoi je t’ai conduit à toi-même et mené au fond de ton cœur. » Comenius, > Lire plus

Plutôt mourir que crever ici | Paulina Dalmayer, Les Héroïques

Le cancer de Wanda ne lui laisse plus de doute : elle va en mourir, et rapidement. Abordant les soixante-dix ans sans comprendre où ils sont passés, celle qui dévora les promesses ambiguës d’une Pologne mal libérée se remémore ses amours, son métier de pédiatre, sa famille et les étapes > Lire plus

« Les gens du désert sont plus faciles à guérir » – Bruce Chatwin, Le Chant des pistes

« Dans la foi aborigène, une terre qui n’est pas chantée est une terre morte, puisque, si les chants sont oubliés, la terre elle-même meurt. » « La plus grande partie de l’intérieur de l’Australie n’était que broussailles arides ou désert. Les pluies y tombaient toujours de façon très inégale et une année > Lire plus