À Stéphane M.

« Les cerfs sont nommés d’après leurs cornes. Ennemis des serpents, quand ils se sentent incommodés par la maladie, ils les font sortir de leurs trous en soufflant par leurs naseaux et, sans souffrir de leur venin mortel, ils se guérissent  en les dévorant.  C’est eux qui ont fait connaître le dictame: ils le broutent pour expulser les flèches qu’ils ont reçues. Ils aiment le son aigu des flûtes. Les oreilles dressées, ils ont l’ouïe fine; baissées, elle est nulle. S’ils ont à traverser à la nage des fleuves immenses ou des mers, ils posent leur tête sur la croupe de celui qui précède  et, l’un suivant l’autre, ils ne ressentent aucune fatigue de ce poids. »*

Libye, Qasr el-Lebya, église, mosaïque de pavement, nef, cerf dévorant un serpent, 539-540 ap. J.-C., Antiquarium de Qasr el-Lebya.
Auteur : Galen Frysinger

Isidore de Séville, Étymologies, Livre XII, Des animaux, 18. (Traduction de Jacques André)

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Voir aussi : Xenia Muratova, Les animaux à cornes dans les manuscrits des bestiaires : tradition antique et interprétations médiévales in Cornes et plumes dans la littérature médiévale en consultation libre ici. L’illustration d’ouverture en est issue.

Pour poursuivre la route ensemble...
Des bisons pour le coeur brisé

God may forgive me, but that's not enough 'Cause I gotta live with myself, 'till I'm dust Just walk on by, if we pass on the street Sometimes in battle, it's best to retreat Dan Auerbach, Heartbroken In Disrepair « Ce que je veux dire, c’est ceci : voyagez, étudiez ou prenez un > Lire plus

Autorités intellectuelles – La fille parfaite, de Nathalie Azoulai

Lorsqu’Adèle la mathématicienne se suicide (pendue, comme un homme), Rachel, l’écrivain, résignée, soulagée autant que mortifiée, se met en devoir de témoigner, car après tout, la littérature, elle, reste.

Voyage avec les déjà-morts – Tandis que j’agonise, de William Faulkner

Souvent, leur langue bute comme la bêche dans un terrain aride, elle se rend, ne termine pas ce qu'elle commence « comme un petit garçon, dans le noir, pour se donner du courage, qui s’effraye tout à coup de son propre bruit. » 

L’homme aux virgules de feu – José Carlos Becerra, Comment retarder l’apparition des fourmis

Puis José Carlos Becerra, ce Mexicain qui vivait « les doigts dans la flamme » pour reprendre le titre d’Octavio Paz, prit le virage de cette route d’Italie, en mai 1970, et abandonna ses trente-trois ans sur la chaussée comme une mue devenue trop petite, le manuscrit de Comment retarder > Lire plus

Résistance à la nuit – Alain Giorgetti et son roman refuge

Tu sais, donc. Tu as traversé, toi aussi. Les galets dans le dos, et le froid, il ne te faut pas bien longtemps pour les prendre pour toi. Echoué et sans secours, tu es déjà mort dans l’indifférence générale. Et puisque tu as eu cette chance infinie de rester un > Lire plus

« Power is exerted vertically on people who clash horizontally » ~ Jérôme Sessini, Inner Disorder – Ukraine, 2014-2017

« Je n’ai rien fait qu’être là, ces trois dernières années. Je me suis mis à la place de l’autre, et j’ai refusé de choisir un camp. »

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