Transformez-vous, je vous en conjure ! 

Origène.

 

« Même si le christianisme ouvrait ses portes aux femmes, aux esclaves et aux marginaux, il ne s’agissait pas d’un mouvement des déshérités, mais d’une avant-garde culturelle qui recueillait un soutien populaire.

C’est justement ce qui le rendait si dangereux aux yeux des gardiens de l’ordre ancien. Une secte ésotérique ou un mouvement de protestation agissant aux marges de la société pouvait être annihilé par la terreur, mais la pensée chrétienne avait des racines sociales et psychologiques plus profondes. Elle reflétait une nouvelle prise de conscience, largement répandue, du potentiel de croissance et de transformation spirituelles des individus. Le monde païen était un monde tout d’extériorité, où les rites religieux reflétaient leur participation à la vie publique en tant que membres d’une communauté civique traditionnelle. Le christianisme, en revanche, exprimait un nouveau sentiment d’intériorité, la perception d’un espace intérieur au sein duquel l’individu pouvait combattre le démon, communiquer avec  Dieu et découvrir sa propre identité spirituelle. Le message chrétien était profondément séduisant pour le nombre croissant de citoyens romains qui se sentaient frustrés par des rituels publics sclérosés et étaient en quête d’ « un Dieu avec lequel on puisse être seul ». »

Richard E. Rubenstein, Le jour où Jésus devint Dieu. L’ « affaire Arius » ou la grande querelle sur la divinité du Christ au dernier siècle de l’Empire romain, 1999, La Découverte (2004), pp 40-1.

Pour poursuivre la route ensemble...
Soi, sans crainte

Ce à quoi nous ne serons plus soumis, le temps d’un livre.

Destinée en panne – François Ide, God Bless America

Ce pourrait être un livre de trop, de plus, voire de retard sur l’Amérique blanche à la « destinée manifeste » façon descente d’oxycodone, coïts d’obèses et maillots de bain Trump, une sorte d’énième trash novel où le narrateur éduqué et cynique cabotinerait sur le compte d’une classe sociale si facile à > Lire plus

Ser terco. Insistir – Marion Messina, Faux Départ

Sobre, digne et cru, le style de Marion Messina, qui suit son héroïne simple et franche, ne cède jamais ni au sarcasme ni au pathos. Résolue à se battre, résignée à simplement survivre, Aurélie donne une voix à la jeunesse provinciale motivée mais perdante d'avance. La jeune prodige égratigne avec > Lire plus

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« Cette chose que j’abritais n’avait rien d’étranger, ce n’était qu’une variante, qui me distinguait, un désordre que je finis par tolérer. Alors, je supportai de me côtoyer de près, ce que la plupart des hommes exècrent. » p13. « L’ensemble était un prodige de précision. J’ajouterai que Félice dut > Lire plus

Avertissement aux aveugles – L’Obscurité du dehors, de Cormac McCarthy

« Vous avez pas peur toute seule ? Un peu. Des fois. Pas vous ? Oui m’dame. J’ai toujours eu peur. Même quand y avait personne d’assassiné nulle part. » Peut-on présenter le moindre roman de Cormac McCarthy sans utiliser « ténèbre », « noirceur », « violence » ou autre « désespoir » > Lire plus

Simone Weil, La Personne et le Sacré – Le cri est infaillible

« Il est inutile d’expliquer à une collectivité que dans chacune des unités qui la composent il y a quelque chose qu’elle ne doit pas violer. D’abord une collectivité n’est pas quelqu’un, sinon par fiction ; elle n’a pas d’existence, sinon abstraite ; lui parler est une opération fictive. Puis, si elle était > Lire plus

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