À Stéphane M.

« Les cerfs sont nommés d’après leurs cornes. Ennemis des serpents, quand ils se sentent incommodés par la maladie, ils les font sortir de leurs trous en soufflant par leurs naseaux et, sans souffrir de leur venin mortel, ils se guérissent  en les dévorant.  C’est eux qui ont fait connaître le dictame: ils le broutent pour expulser les flèches qu’ils ont reçues. Ils aiment le son aigu des flûtes. Les oreilles dressées, ils ont l’ouïe fine; baissées, elle est nulle. S’ils ont à traverser à la nage des fleuves immenses ou des mers, ils posent leur tête sur la croupe de celui qui précède  et, l’un suivant l’autre, ils ne ressentent aucune fatigue de ce poids. »*

Libye, Qasr el-Lebya, église, mosaïque de pavement, nef, cerf dévorant un serpent, 539-540 ap. J.-C., Antiquarium de Qasr el-Lebya.
Auteur : Galen Frysinger

Isidore de Séville, Étymologies, Livre XII, Des animaux, 18. (Traduction de Jacques André)

***

Voir aussi : Xenia Muratova, Les animaux à cornes dans les manuscrits des bestiaires : tradition antique et interprétations médiévales in Cornes et plumes dans la littérature médiévale en consultation libre ici. L’illustration d’ouverture en est issue.

Pour poursuivre la route ensemble...
Livre des chevets – Eduardo Berti, Une présence idéale

« Les autres se trompent quand ils assurent qu’un bon soignant doit trouver la distance idéale face aux patients. Je lui dis que ce que nous devons trouver c’est la présence idéale. » Ils ne sont parfois qu’un paragraphe, tout au plus trois ou quatre pages, les dernières, dans nos > Lire plus

L’homme aux virgules de feu – José Carlos Becerra, Comment retarder l’apparition des fourmis

Puis José Carlos Becerra, ce Mexicain qui vivait « les doigts dans la flamme » pour reprendre le titre d’Octavio Paz, prit le virage de cette route d’Italie, en mai 1970, et abandonna ses trente-trois ans sur la chaussée comme une mue devenue trop petite, le manuscrit de Comment retarder > Lire plus

Le labyrinthe de jardin ou l’art de l’égarement

There is no coming to the One with one jump, and none without going about.  D.A. Freher, Paradoxa Emblemata. « Je t’ai vu dans l’erreur mon cher fils, et je n’ai pas voulu attendre plus longtemps, c’est pourquoi je t’ai conduit à toi-même et mené au fond de ton cœur. » Comenius, > Lire plus

Essais sur le Texas – Larry McMurtry, In A Narrow Grave

Si vous n’avez jamais entendu parler de Larry McMurtry, écrivain réputé du Texas, Prix Pulitzer de littérature, c’est sans doute parce que cette région a toujours peiné à exporter hors de ses frontières ses grands auteurs, à la différence des Etats du vieux Sud (Alabama, Kentucky, Tennessee…). Pour les plus > Lire plus

Dans les antres de la sagesse : Peter Kingsley le paradisier

  À propos de: Peter Kingsley, Dans les antres de la sagesse, études parménidiennes, traduit par H.D. Saffrey, Paris, Les Belles Lettres, coll. Vérité des mythes, 2007, 207 pages.     Les cavales qui m’emportent, aussi loin que mon cœur le désire M’ont conduit, puisqu’elles m’ont mis et me mènent sur la > Lire plus

Peter Kingsley, le carrefour de l’Enfer, la disparition & la liberté dans le cadre

Aujourd'hui, nombreux sont ceux qui s'intéressent à la disparition des espèces que le monde occidental est en train d'exterminer, mais nul ne remarque la plus extraordinaire de ces disparitions, celle du savoir de ce que nous sommes.

Vous souhaitez recevoir les articles ?

Nous ne spammons pas ! Consultez notre politique de confidentialité pour plus d’informations.