Chroniques - Journal
Billets d’humeur et textes jetables ou définitifs selon l’appréciation, liés à leur date.
L’absente, l’arabe et l’ukrainien | Carnets actifs
Mercredi 18 janvier 2023, 15H30 Fully prepared to bang the Beast before it turns human * On dit qu’il faut tout un village pour élever un seul enfant, c’est en convoquant régulièrement cet adage que je ne m’inquiète plus jamais de la bonne place auprès des miens....
« Le secret, c’est de ne jamais accélérer » | Heptanes Fraxion, Ni chagrin d’amour ni combat de reptiles
Il y a quelques mois, bien entouré d'autres, j'ai lu ce poème Ni chagrin d'amour ni combat de reptiles. J'ai pensé me faire tatouer le titre sur le bras, comme une bravade mystérieuse vers des ennemis invisibles et des copains imaginaires. Mais son auteur,...
On ne dit pas putain ; Irkoutsk, de tête ; Heptanes Fraxion | Carnets actifs
il y a des contretemps putain il y a des contretemps qui sont essentiels Heptanes Fraxion, Nuit bleue Quand j’étais plus jeune, mais sans doute encore maintenant, c’est vrai, j’oublie, mon père jouait du synthé et il chantait dans des petits bars de Poitiers, ce...
Le centre de contrôle des données et la couleur d’origine | Carnets actifs
J'ai lu un livre, d’ailleurs, pas mauvais, pas abouti non plus, mais l'un de ceux qui ouvrent encore les vannes et tant pis pour ta gueule, sorte d'expédition punitive de son lectorat, ce qui, convenons-en, devient de plus en plus rare.
Personne ne me donnera tout ce qui me manque | Carnets actifs
Tout le beau monde actuel bute sur l'immonde absence d'accord entre les dires et les actes, de la part des autres, et surtout de ceux qui parlent.
Mais vous attendez des happy ends où il ne peut y en avoir, et de la part d'êtres dont les factions tourmentées ne cessent de croître.
Une rencontre comme on n’en fait plus – La Peau dure, de Sylvain Desclous
Les Gérard de nos coins, fragiles, sensibles, décarcassés, ces gardiens des campagnes molles, à peine belles, parfois même pas, s’organisent en opposant – c’est un point commun conscient ou non – une fin de non-recevoir à l’envahissement des fausses idoles, des imposteurs, des trous-du-cul, qui savent se compter tout seul.
Au cirque Mange-tes-morts
A l'heure fixe, une voix grille les derniers fusibles pour nous indiquer de prendre nos places, par une guérite découpée dans un camion, trop haute pour qu'on y accède. Un promontoire dessoudé, qui servira à la démonstration ultérieure du dromadaire juvénile, nous est proposé pour nous hisser à la hauteur des petites filles qui nous demandent dix euros par tête, du moment qu'elle existe.
Lettre à une jeune guerrière | La Résistance d’Ernesto Sabato
Il faut aimer son coin, Clarissa, même si tu le subis. Garder, comme préconise un personnage de Proust, un « grand morceau de ciel » constamment au-dessus de toi, que ton cœur dévasté y reflète l’état réel du monde, la présence constante du mal, la difficulté de faire le bien comme de le ressentir.
Inflagration | Journal de galère, d’Imre Kertész
Je ne crois pas le journal de Kertész très bien nommé. Il n’exhale pas tant de « galère » que de grand chagrin blanc, refoulé au plus loin, caressant la mort des yeux sans jamais la trouver. Il traduit une tourmente consommée, une tornade de malheur bien plus maîtrisée que celle d’un jeune chien fou se coinçant la patte pour la toute première fois. Il nous laisse d’autant plus perplexe, rappelant le prix. Le prix humain des chefs-d’œuvre.
However vast the darkness, we must supply our own light | Journal
Je tourne beaucoup autour de la lumière, qui, lorsqu'elle revient, renouvelle perpétuellement la santé mentale. Une grande chance que nous n'en manquions pas, dans nos plaines beauceronnes. Il est temps de sortir délicatement de la pénombre complaisante des mois frais.
Une place pour chacun, et chacun sa place avec Martin Bodmer
Voici donc notre bibliophile éperdu se livrant à ses carnets, et arpentant les questions infinies de la collection, de la sélection, de la magie des bons textes, à la recherche de fils d’Ariane dans nos labyrinthes, de définitions, de circonscriptions, battant l’air, frappant l’eau sans se décourager, cartographiant les époques, établissant des tableaux de synthèse, se demandant le sens de son action, justifiant l’attachement à l’objet livre. Il échoue et il le sait, recommence. Sa quête force le respect, elle s’essaye, là où tous ricanent seulement, lâchent, et concluent.
Une clarté plus près de l’os | Sur l’écriture, de Charles Bukowski
Une lecture en roue libre de Charles Bukowski, Sur l'écriture, où l'on s'interrogera sur les limites et les outrances, et sur ce que peut un écrivain libre.