Chroniques - Journal

Billets d’humeur et textes jetables ou définitifs selon l’appréciation, liés à leur date.

« Le secret, c’est de ne jamais accélérer » | Heptanes Fraxion, Ni chagrin d’amour ni combat de reptiles

« Le secret, c’est de ne jamais accélérer » | Heptanes Fraxion, Ni chagrin d’amour ni combat de reptiles

Il y a quelques mois, bien entouré d'autres, j'ai lu ce poème Ni chagrin d'amour ni combat de reptiles. J'ai pensé me faire tatouer le titre sur le bras, comme une bravade mystérieuse vers des ennemis invisibles et des copains imaginaires. Mais son auteur,...

On ne dit pas putain ; Irkoutsk, de tête ; Heptanes Fraxion | Carnets actifs

On ne dit pas putain ; Irkoutsk, de tête ; Heptanes Fraxion | Carnets actifs

il y a des contretemps putain il y a des contretemps qui sont essentiels Heptanes Fraxion, Nuit bleue Quand j’étais plus jeune, mais sans doute encore maintenant, c’est vrai, j’oublie, mon père jouait du synthé et il chantait dans des petits bars de Poitiers, ce...

Une rencontre comme on n’en fait plus – La Peau dure, de Sylvain Desclous

Une rencontre comme on n’en fait plus – La Peau dure, de Sylvain Desclous

Les Gérard de nos coins, fragiles, sensibles, décarcassés, ces gardiens des campagnes molles, à peine belles, parfois même pas, s’organisent en opposant – c’est un point commun conscient ou non – une fin de non-recevoir à l’envahissement des fausses idoles, des imposteurs, des trous-du-cul, qui savent se compter tout seul.

Au cirque Mange-tes-morts

Au cirque Mange-tes-morts

A l'heure fixe, une voix grille les derniers fusibles pour nous indiquer de prendre nos places, par une guérite découpée dans un camion, trop haute pour qu'on y accède. Un promontoire dessoudé, qui servira à la démonstration ultérieure du dromadaire juvénile, nous est proposé pour nous hisser à la hauteur des petites filles qui nous demandent dix euros par tête, du moment qu'elle existe.

Lettre à une jeune guerrière | La Résistance d’Ernesto Sabato

Lettre à une jeune guerrière | La Résistance d’Ernesto Sabato

Il faut aimer son coin, Clarissa, même si tu le subis. Garder, comme préconise un personnage de Proust, un « grand morceau de ciel » constamment au-dessus de toi, que ton cœur dévasté y reflète l’état réel du monde, la présence constante du mal, la difficulté de faire le bien comme de le ressentir.

Kertesz journal de Galere
Inflagration | Journal de galère, d’Imre Kertész

Inflagration | Journal de galère, d’Imre Kertész

Je ne crois pas le journal de Kertész très bien nommé. Il n’exhale pas tant de « galère » que de grand chagrin blanc, refoulé au plus loin, caressant la mort des yeux sans jamais la trouver. Il traduit une tourmente consommée, une tornade de malheur bien plus maîtrisée que celle d’un jeune chien fou se coinçant la patte pour la toute première fois. Il nous laisse d’autant plus perplexe, rappelant le prix. Le prix humain des chefs-d’œuvre.

Littérature mondiale Martin Bodmer
Une place pour chacun, et chacun sa place avec Martin Bodmer

Une place pour chacun, et chacun sa place avec Martin Bodmer

Voici donc notre bibliophile éperdu se livrant à ses carnets, et arpentant les questions infinies de la collection, de la sélection, de la magie des bons textes, à la recherche de fils d’Ariane dans nos labyrinthes, de définitions, de circonscriptions, battant l’air, frappant l’eau sans se décourager, cartographiant les époques, établissant des tableaux de synthèse, se demandant le sens de son action, justifiant l’attachement à l’objet livre. Il échoue et il le sait, recommence. Sa quête force le respect, elle s’essaye, là où tous ricanent seulement, lâchent, et concluent.