La poète uruguayenne Ida Vitale fête aujourd’hui ses 100 ans. Ni plus ni moins !

Mystères

« Quelqu’un ouvre une porte
et reçoit l’amour
en plein cœur.

Quelqu’un qui dort en aveugle,
en sourdine, en conscience,
trouve dans son rêve
scintillant
un signe cherché en vain
durant la veille.

Il allait par des rues inconnues,
sous des cieux de lumière inespérée.
Il regarda, vit la mer
et eut à qui la montrer.

Nous attendions quelque chose :
et la joie descendit
comme une escale avertie. »

•••
Traduire

« Quelqu’un déborde
au cœur de la nuit.
Face à un ordre de mots étrangers,
rebelle soumis,
il leur offre l’éventail de toute sa mémoire,
les revêt d’une nouvelle peau
et avec cet amour
les couche en langue neuve.

Éteinte la lumière,
le vent tempête dans les arbres,
et il fait froid près de la fenêtre
et la certitude que tout paysage
intérieur se brise
comme une phrase qui atteint le fond
du redoutable sens.

Il n’y a pas
de guide bienveillant
dans le désert.

Les pas sont aveugles,
le ciel est sans étoiles.
Et l’esprit anticipe les fauves. »

Traductions de l’espagnol par Silvia Baron Supervielle, prenant la suite de François Maspero, décédé alors qu’il venait de traduire une partie des poèmes d’Ida Vitale.

Ida Vitale, Ni plus ni moins ( anthologie presque exhaustive de ses poèmes), édition bilingue, Le Seuil, 2016, 266 pages.

Pour poursuivre la route ensemble...
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Au début, le blanc — Kenneth White, En toute candeur

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Norman Mailer, Oh My America

"Alors, quand me pardonneras-tu d'être un homme ?" Serge Rezvani, Vers les confins. Lettre de Norman Mailer à sa femme Béatrice pendant la guerre du Pacifique durant laquelle il a écrit "Les Nus et les Morts" Capture du film  Norman Mailer, Histoires d'Amérique, France 2, 1998. > Lire plus

Déclin et salut de la littérature : Philitt revient, et redresse

« Laissons aux idéologues du déclinisme l’illusion d’un âge d’or révolu de la littérature – et osons être présents à notre monde. »

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