« Wambaugh m’a changé pour toujours. Voici comment je le sais:
Quand je l’ai lu, ma vie m’a fait honte. »

« Apprendre, c’est une vraie vacherie. J’ai appris à la dure. Je ne recommande l’expérience à personne. Des circonstances extravagantes m’ont frappé de plein fouet. J’ai cultivé le don et la malédiction de l’obsession. Le don a fini par gagner.

J’ai changé de vie. J’attribue mon salut à Dieu Tout-Puissant. Je désapprouvais la débauche. Je cherchais la vertu. Je mourais d’envie d’écrire des romans. La littérature est une vocation profonde. Je l’ai compris quand j’ai touché le fond de mon ignominie.

L’écriture est une expérience fabuleuse – et elle est loin d’être terminée. À présent, j’apprends en lisant mes mots à moi imprimés sur les pages des livres. J’aime l’aspect mystique de la chose. Mes idées tordues lâchées en liberté dans le spiritus mundi – des particules qui explosent à l’air libre.

Il y a un gamin, ou plusieurs, quelque part. Je ne les connaîtrai jamais. En ce moment même, ils manipulent leur Rubik’s Cube composé de particules. Ce sont peut-être des mini-misanthropes de Mouche-Qui-Pète, Montana. Ou des demi-déshérités de Dèche-Qui-Dure, Delaware. Ils comprennent mes drames diaboliques. La métaphysique les mutile. Ils s’efforcent d’en saisir le sérieux. Ils vont en découdre avec leurs démons. Ils mettront en service un surplus de stratégie de survie. Ils ne seront pas chronologiquement crucifiés. »

James Ellroy, Destination morgue, Rivages / Thriller, page 28

Pour poursuivre la route ensemble...
Les pleurs du chevreuil – Sang chaud, de Kim Un-Su

Toute première parution d’une nouvelle maison d’édition Matin Calme, qui parie sur le polar coréen, Sang chaud de Kim Un-Su demande de la patience et de la confiance pour déboucher sur une résolution mémorable.

La part non négociable | D. Foy, Absolutely Golden

"Jack vivait son danger. Il courait avec les bêtes de ce monde, les chiens les plus fous et les chevaux les plus sauvages, croyant, d'une certaine manière, que c'était bon pour lui alors qu'elles le tuaient à petit feu, comme on dit, ces bêtes qui étaient ses amies."

L’odeur suave du tueur

Ce clitocybe n'a d'agréable que son odeur, car les douleurs produites par sa consommation sont épouvantables.

H.M. Enzensberger : ce livre ne peut avoir de raison

Postface de l'auteur à l'ouvrage Politique et crime (1964): Vous venez de lire neuf essais cherchant à faire un peu de lumière sur certains rapports en raison desquels nous pouvons tous mourir, mais dont personne n'est responsable: le rapport entre la politique et le crime. Philosophe de l'Histoire, ethnologue, historien, > Lire plus

Pourquoi faut-il lire les Lettres du Nord ? Adieu à Boyer

Cela fit comme un cri d’oiseau étrange sur le lac désert. Savoir si l’oiseau était grand ou petit, cela ne s’entendit pas. Tarjei Vesaas, Les Oiseaux. Régis Boyer est mort le 16 juin dernier, à 84 ans, et j’ai tardé à m’en émouvoir, prise dans la course folle de ma > Lire plus

Mes mots ont-ils touché le cœur du monde ? | Stig Dagerman

« Je peux remplir toutes mes pages blanches avec les plus belles combinaisons de mots que puisse imaginer mon cerveau. Etant donné que je cherche à m’assurer que ma vie n’est pas absurde et que je ne suis pas seul sur la terre, je rassemble tous ces mots en un livre > Lire plus

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