« Wambaugh m’a changé pour toujours. Voici comment je le sais:
Quand je l’ai lu, ma vie m’a fait honte. »

« Apprendre, c’est une vraie vacherie. J’ai appris à la dure. Je ne recommande l’expérience à personne. Des circonstances extravagantes m’ont frappé de plein fouet. J’ai cultivé le don et la malédiction de l’obsession. Le don a fini par gagner.

J’ai changé de vie. J’attribue mon salut à Dieu Tout-Puissant. Je désapprouvais la débauche. Je cherchais la vertu. Je mourais d’envie d’écrire des romans. La littérature est une vocation profonde. Je l’ai compris quand j’ai touché le fond de mon ignominie.

L’écriture est une expérience fabuleuse – et elle est loin d’être terminée. À présent, j’apprends en lisant mes mots à moi imprimés sur les pages des livres. J’aime l’aspect mystique de la chose. Mes idées tordues lâchées en liberté dans le spiritus mundi – des particules qui explosent à l’air libre.

Il y a un gamin, ou plusieurs, quelque part. Je ne les connaîtrai jamais. En ce moment même, ils manipulent leur Rubik’s Cube composé de particules. Ce sont peut-être des mini-misanthropes de Mouche-Qui-Pète, Montana. Ou des demi-déshérités de Dèche-Qui-Dure, Delaware. Ils comprennent mes drames diaboliques. La métaphysique les mutile. Ils s’efforcent d’en saisir le sérieux. Ils vont en découdre avec leurs démons. Ils mettront en service un surplus de stratégie de survie. Ils ne seront pas chronologiquement crucifiés. »

James Ellroy, Destination morgue, Rivages / Thriller, page 28

Pour poursuivre la route ensemble...
« Il nous faut vaincre cette tentation de mépriser l’homme » | François Mauriac, Le Cahier noir

N'entrons pas dans leur jeu : que notre misère ne nous aveugle jamais sur notre grandeur. Quoi que nous observions de honteux autour de nous et dans notre cœur, ne nous décourageons pas de faire crédit à l'homme : il y va de notre raison de vivre - de survivre.

Un Dieu avec lequel être seul 

Transformez-vous, je vous en conjure !  Origène.   « Même si le christianisme ouvrait ses portes aux femmes, aux esclaves et aux marginaux, il ne s’agissait pas d’un mouvement des déshérités, mais d’une avant-garde culturelle qui recueillait un soutien populaire. C’est justement ce qui le rendait si dangereux aux yeux des gardiens > Lire plus

Peter Matthiessen, des tigres dans la ville

« Dans le sud de la Sibérie, en plein cœur de l’hiver, il fait nuit jusqu’à huit heures du matin. De la fenêtre de la petite chambre gelée que j’occupais à l’hôtel Vladivostok, j’avais une belle vue sur l’immensité blanche de la baie de l’Amour : quand le jour se leva, les > Lire plus

Avertissement aux aveugles – L’Obscurité du dehors, de Cormac McCarthy

« Vous avez pas peur toute seule ? Un peu. Des fois. Pas vous ? Oui m’dame. J’ai toujours eu peur. Même quand y avait personne d’assassiné nulle part. » Peut-on présenter le moindre roman de Cormac McCarthy sans utiliser « ténèbre », « noirceur », « violence » ou autre « désespoir » > Lire plus

La Cité de l’Indicible Peur (Jean Ray | X-Files)

« Qui sont-ILS ? On ne le saura jamais mais les estafettes de la Grande Peur meurent sans dévoiler leur effroyable secret.»

Simone Weil, La Personne et le Sacré – Le cri est infaillible

« Il est inutile d’expliquer à une collectivité que dans chacune des unités qui la composent il y a quelque chose qu’elle ne doit pas violer. D’abord une collectivité n’est pas quelqu’un, sinon par fiction ; elle n’a pas d’existence, sinon abstraite ; lui parler est une opération fictive. Puis, si elle était > Lire plus