« Pas étonnant, si l’on s’en prend à ce cogitogramme plat, d’exprimer une pensée à la verticale d’un monde qui s’est couché. »
*
« Cette littérature d’ameublement, outre qu’elle dispose avec son personnel d’entretien et sa régie des émetteurs et des transmetteurs idoines, conforte un lectorat depuis longtemps décomplexé. Sous couvert d’échapper à une lecture qu’une Troisième République a rendue synonyme de devoir d’école, il est maintenant devenu de règle (…) de lire comme tout le monde ou pour se considérer, comme un onaniste se caresse. Il est surtout entré dans la norme de lire pour se divertir, voire se reposer… Il nous a toujours paru étrange que l’on puisse s’emparer de grands textes passés ou présents sans que toute sa vie, c’est-à-dire sa façon se sentir, de penser et d’aimer soit modifiée et ne trouve dans l’élan qu’ils impulsent la vitesse de l’envol. Réside dans ces lectures sans conséquence au mieux un contresens majeur sur la portée de la littérature, au pire le fruit d’une longue entreprise de dissuasion visant à remettre dans le rang ceux dont le désir primordial est d’en sortir. »
*
« On s’honore toujours de remercier qui nous dévoile l’autrement du monde. »
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Merci, donc, puisqu’après cette introduction à l’estomac, qui pourrait ne se payer que de mots et en rester là, l’auteur propose dix portraits littéraires fouillés d’écrivains lui ayant dévoilé cet « autrement », exercice d’empoissonnement scintillant de nos étangs accidentellement dévitalisés. Il n’est d’ailleurs nul besoin d’avoir lu ces écrivains pour le suivre. Le bonheur de voir revenir de la vie en nos mares, fût-elle encore de forme inconnue, suffit à lui seul.

Mathieu Terence, Présence d’esprit, Stock, 2010, 226 pages.

Pour poursuivre la route ensemble...
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I’m a thinker not a talker. I’ve no one to talk to anyway. David Bowie, Conversation Piece. « Qu’ils étaient issus de cette race, j’en fus certain tout de suite malgré mon peu d’expérience. Un voyageur pouvait aisément confondre les Jalluo, les Embu, les Wakamba, les Kikouyou, les Mérou, les Kipsigui > Lire plus

Theodore M. Porter, La confiance dans les chiffres – Société et information

Quand les choses vraiment importantes paraissent arides et ennuyeuses, quelque chose d’amusant, d’une drôlerie souvent irrésistible, est en train de se passer peut-être à peine sous la surface. Je fais de mon mieux pour y emmener mes lecteurs.

« Si ce n’est pour une autre raison » – John Muir, Préserver les solitudes

Aucune solitude américaine de ma connaissance nest aussi dangereuse qu'une maison de ville équipée de tous les progrès modernes. On devrait aller dans les bois pour être en sûreté, si ce n'est pour une autre raison.

Ernesto Sabato – «Tu auras à pardonner cette sorte d’insolence un nombre infini de fois »

Tu me demandes conseil, mais ces conseils je ne puis te les donner dans une simple lettre, ni même sous la forme des idées contenues dans mes essais, qui correspondent moins à ce que je suis véritablement qu’à ce que je voudrais être, si je n’étais incarné dans cette charogne > Lire plus

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[ Les siestes du Ranch : le déploiement des aides humanitaires intérieures. Nous sommes après le repas. Tout le monde dort. Tout le monde ? Non, au Ranch, la taulière veille et cherche sur son vieux talkie à capter les êtres encore debout, en émettant en boucle les extraits les > Lire plus

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« On ne peut rien faire sans argent », dit un lieu commun dont la stupidité sacrilège est parfaitement ignorée de ceux qui en font usage. Sans doute on ne peut rien sans la sueur et le sang du pauvre ; mais cette sueur, quand elle coule d’un noble front, et ce sang, > Lire plus

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