Mus par un sang noir hautement concentré, les hommes des bois sacrifient toute concession aux exigences de la vie normale (confort, hygiène, sociabilité) sur l’autel d’une existence entièrement adonnée à la forêt. Comme ce fut le cas pour leurs prédécesseurs illustres ou restés dans l’ombre, la force de cet enfièvrement particulier fait d’eux d’irréductibles êtres de la marge.
Identifiés selon leur position relative à la fièvre, les chasseurs inscrivent leurs gestes, aussi étranges puissent-ils paraître (boire le sang, s’arroser de sperme, consommer des testicules, habiter dans une cabane rudimentaire, etc.), dans un champs culturel significatif. Aucun jugement d’ordre moral ne viendra sanctionner tel genre de vie ou telle manière de faire. Le village se borne à observer, à lire les signes et à commenter l’évolution des enfièvrements.

Bertrand Hell, Sang noir. Chasse, forêt et mythe de l’homme sauvage en Europe, L’Oeil d’or, page 50.

Pour poursuivre la route ensemble...
Emil Cioran, Précis de décomposition : de l’appétit de primer à l’Art de Pourrir

Car un esprit n’importe que dans la mesure où il se trompe sur ce qu’il veut, sur ce qu’il aime ou sur ce qu’il hait ; étant plusieurs, il ne peut se choisir.

Le cœur immense de Sebastian Barry | Des Jours sans fin

Terriblement original, ce récit enfiévré, aux dimensions géographiques et humaines vertigineuses, ne s’attarde jamais sur les évidences, ne ressasse aucun cliché, n’impose aucune morale.

Liberté sans issue – Yves Ternon, Makhno, la révolte anarchiste 1917-1921

S’il ne s’agit en rien, pour Yves Ternon, de fondre une statue au milieu des mousses qui recouvrent la forêt de ces êtres libres et normalement sans visage, son essai cavalant bride abattue – au style procédant par bourrasques cinglant soudain au milieu du calme de la steppe, reprend toutefois > Lire plus

Plutarque et les ridicules
Plutarque, la fausse honte et la louange discrète de soi

Où je vous donne quelques éléments de langage pour commenter sur Internet.

Leon Tolstoi Le Diable Paméla Ramos Si tous moi non
Le sexe, tout le temps

À propos du Diable, de Léon Tolstoï | Le Diable veillait. Il se manifesta. Un frémissement, d’abord.

edward abbey feu sur la montagne
« Si je dois céder, je céderai comme un Apache. » Edward Abbey, Le Feu sur la montagne

Écrit dans les années 1960 par un fou du désert américain, écrivain-culte de la contre-culture et du nature writing, et fervent insolent incorruptible, ce roman traduit par Jacques Mailhos est ramassé comme un feu de bois improvisé, allumé au cœur d’une nuit froide mais magnifiquement étoilée.

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