[En 2012, Patrick Tudoret écrivit pour un collectif du Cercle d’art, Marcel Moreau, un possédé des mots, une « flânerie » puissante inspirée par ce grand écrivain belge, ou plutôt « apatride de langue française » comme il aimait se décrire, qui nous a quittés ce 4 avril. Il me permet de le reproduire ici en intégralité. Qu’il en soit à nouveau vivement remercié. J’ai découvert récemment pour ma part les ouvrages de Patrick Tudoret, fins, libres, tous riches d’un regard de marcheur attentif et blessé, un arpenteur à l’aise partout, bien qu’imprenable. J’avais remarqué, chose rare, qu’il y citait Marcel Moreau, dont j’ai lu peu, mais profondément, ce que j’ai lu, que j’aime détester (À dos de Dieu ou l’ordure lyrique) ou épouser sans plus le moindre filet d’air entre ma peau spirituelle et ses pinceaux qui la salissent et la rudoie (Les Arts viscéraux, Le Chant des paroxysmes). Qui plutôt la confrontent à sa hideur, ses aspérités embrasées par le sens du souffle, qui la défient et la cousent à toutes celles de ceux qui finissent toujours par compter. Je suis donc honorée de vous présenter ce qui n’est pas un hommage, mais un exercice d’amitié, en espérant qu’il participera à la redécouverte de l’œuvre de Marcel Moreau, qui chante toujours juste, comme le dit à son tour Jérôme Leroy. ]

Super flumina Moraldinis, de Patrick Tudoret
(Quelques pas sur les bords du fleuve Moreau…)

Lorsque je débarquai à Paris, aspirant écrivain, plein de rêves chaotiques frottés d’une vague esthétique, Rastignac de pacotille dévorable tout cru par la comédie humaine, il me fut peu à peu donné de rencontrer des auteurs, des « vrais », des Zécrivains, comme l’on dit – ou ce qui était validé comme tel par les instances policées de la Rive Gauche… –, qui avaient déjà lambrissé une œuvre et jouissaient à mes yeux de ce statut enviable aux consonances mystiques. Bien peu, à vrai dire – académiciens, rhéteurs de salon ou coureurs de dots éditoriales – purent échapper à la désillusion de la rencontre, à cette sorte de tristesse post-partum qui ne manquait pas, à chaque fois ou presque, d’en signer l’inanité. Lorsqu’au hasard de ma route déjà sinueuse, on me proposa de croiser celle de Marcel Moreau, l’effet fut tout autre. Du fond de son antre sombre où mijotaient des songes immenses à l’aune desquels les miens semblaient microscopiques, je sentis qu’une vraie rencontre avait lieu. Le cheveu en bataille et la barbe à l’avenant, un Dionysos mâtiné de Socrate, qui aurait lu Nietzsche et Dostoïevski, me tendit un verre de vin au rubis profond et nous en goûtâmes les arômes de cuir. Cet homme-là troussait la robe des vins comme celle des dames, présidait avec tact au sacre de la femme et avait au coin de l’œil une lumière ardente. Son écriture, elle, ondulait depuis des siècles sur des pages ordaliques, où semblait s’ordonner le chaos, et m’évoquait un fleuve en crue…

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En guise de fleuve, il n’était certes pas la Seine, la Tamise ou quelque autre cours d’eau domestique. Non, il était plutôt l’Amour ou le Don…, un de ces fleuves mythiques à la puissance héraclitéenne, au débit prodigieux, propre à ensemencer la terre entière, quand il ne l’inonde pas. Tutoyer Marcel Moreau – dans l’acception la plus large du mot –, c’était, ainsi, comme marcher le long d’un fleuve en crue, un fleuve gros de joyaux enfouis, un fleuve sombre à l’échine ondoyante, qui rue souvent sous son caparaçon d’eaux vertes, vertes comme l’absinthe ou l’Amazone. Ajoutons-y un rien d’accents wagnériens et ça nous donnera l’Or du rein. Quoi de mieux pour un fouailleur d’entrailles qui d’un furieux coup de rein forge une philosophie ?

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Comme Jules Renard, je ne réponds pas d‘avoir du goût, mais mes dégoûts, eux, sont très sûrs… et mes admirations fort sélectives sur cette terre infestée d’hommes. Comme le dit Moreau : « Les adorations au rabais prospèrent aux pieds des médiatisés de la chansonnette, du braillement, du sport, et autres sources de dividendes pour les industries du vide ostentatoire, ou du prurit de masse. »
J’aime chez lui cette énorme lucidité sur le monde, sa générosité dans la langue, dans le rythme panique de ses livres, son génie, oui son génie littéraire, tout aussi indéniable que le soleil ou la splendeur des cathédrales. J’aime aussi nos apartés, nos dîners ou nos simples cafés avalés dans des rades de fortune, nos longues discussions chez lui et jusqu’à nos silences dans son antre ombreux, hanté de ces objets baroques, qui orchestrent son sacré intime et lui ressemblent comme deux gouttes… d’un élégant bourgogne, bu au passage avec des airs d’initiés.

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Lettre d’Anaïs Nin à Marcel Moreau : « Cher ami, moi qui vis au pays des diurnes, de la puissance totalitaire, du mensonge de groupe, de la communication facile et éduquée, vous pouvez imaginer combien vos lettres sont mon oxygène et m’aident à voir tout cela de haut ». Oui, il y a du nocturne violent chez Moreau, une noirceur de suie, une opacité vitale qui tranche sur ce pâle « pays des diurnes » que l’on voudrait étendre à la terre entière. Georges Bataille : « De même que certains insectes, en des conditions données, se dirigent ensemble vers un rai de lumière, nous nous dirigeons tous à l’opposé d’une région où domine la mort » Quelques-uns, pourtant, ont cette force de l’affronter, cette évidence mortelle, de flirter violemment avec le Bord de mort, parce que c’est là précisément que se créent les conditions de la vie.

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A chaque fois que Marcel sort un opus de ses forges incandescentes, dignes d’Héphaïstos, je suis saisi par ce flot torrentiel, ce fleuve en crue qui embrasse tout, bouscule, tourneboule et exalte nos sens. Le lire m’épuise, me sonne, flanque un coup de vieux à mes petites « certitudes » littéraires, puis souverainement, cela m’inspire, me ranime, me nourrit, me régénère. Comme me le dit un jour, avec justesse, Jean-Claude Pirotte – autre écrivain que j’admire – tandis que nous évoquions nos contemporains : « Ah, Marcel, c’est autre chose : il y a du génie en lui. »

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Il faudrait faire des déclarations d’amitié comme on fait des déclarations d’amour et qu’elles soient suivies d’effets. L’amitié est un art subtil qui ne supporte pas l’à peu près. Et je repense soudain à lui, à sa silhouette arpentant cette grande maison des bords de Loire où nous la fêtions, cette amitié. Ce verre pris à la gare, en terrasse sous un soleil ardent, son départ par un train bondé de vacanciers hystériques où je le vis disparaître avec inquiétude, ce serrement au cœur de le voir partir trop tôt, tandis qu’il avait rempli ces lieux, les avait nourris, habités, au sens le plus fort du mot.

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Cette hantise qu’a Marcel Moreau de trahir à l’oral la parole qui est la sienne à l’écrit. Là réside toute la problématique qui sous-tend la complexe promotion de l’écrivain dans les médias, à la télévision en particulier. En être réduit à être son propre camelot, sa propre putain qui racole sur la voie publique. Pas son genre, c’est rien de le dire… Tandis que nous avions l’entretien que j’avais sollicité de lui pour étayer le travail de thèse que j’étais en train de finir, il me dit des choses définitives sur son expérience d’« écrivain insonorisé » et la figure emblématique de l’auteur : « Mon cas est d’une certaine façon assez exemplaire. Je n’ai jamais eu le sens de la conversation télévisuelle, aucun sens médiatique, ni d’ailleurs aucun goût pour les médias. Mon premier roman Quintes, paru chez Buchet-Chastel, en 1963, a fait grand bruit, a été pressenti pour le Goncourt et m’a valu quelques invitations sur des plateaux de télévision. Lors d’un numéro de Lecture pour tous, Pierre Desgraupes a tout tenté pour me sauver du naufrage, mais j’étais terrorisé, victime d’un trac épouvantable. Mes bredouillements ont eu un effet catastrophique et, tandis que mon roman était le plus en vue avec Le Procès verbal, de Le Clézio, lui avec sa belle gueule télégénique a été propulsé dans les medias alors que j’étais ostracisé pour longtemps. Invité par Pivot dans les années 70, je n’ai eu que deux minutes pour parler d’une livre de trois cents pages, tâche dont je me suis acquitté de la pire façon, ce qui a fait dire à Pivot, je l’ai appris ensuite : « Je n’inviterai plus Moreau, il n’est pas assez télégénique… » »

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C’était un fait, nous venions d’entrer dans l’ère sans partage de la médiatisation à outrance, dans un monde saoulé d’images, enflé bientôt de son propre vide. Il était temps pour moi de tenir mes promesses, de livrer enfin ce combat d’arrière-garde qu’avec un sens affermi de l’euphémisme, on appelle littérature. Je compris vite qu’à l’heure des navettes spatiales et de l’avènement d’Internet, cela revenait à choisir le Solex ou quelque chose comme la malle-poste, ou encore à jouer au bridge sur le radeau de la Méduse, comme l’eût si bien dit Vialatte. Heureusement, il y avait Moreau et quelques autres dont le feulement farouche tranchait sur les miaulements poussifs du faiseur standardisé, usiné à la tonne. L’écrit, pensais-je, serait ma colonne vertébrale. Depuis maintenant quelques millénaires, il nous permettait la station debout et me disant cela, je notais avec effarement le nombre croissant des invertébrés… Aux apôtres béats de la modernité, je conseillai de (re)lire Lucrèce ou les présocratiques. J’appris aussi la truffe en l’air à traquer l’imposture, à ne pas confondre, comme le voulaient certains, la bonde d’un lavabo avec le nombril du monde. Au moins, une chose était sûre : je ne risquais pas de confondre Marcel Moreau avec l’une de ces pâles gloires qui, l’œil vitreux, traqué par une horde de projecteurs, jouent sur les plateaux de télévision à l’écrivain domestique élevé en stabulation. Au train où vont les choses, les écrivains finiront au musée. Là, des gamins ébahis découvriront à la vue de leurs dépouilles qu’ils présentaient, somme toute, une parenté avec eux…, que tous les représentants de l’espèce n’étaient pas des vieillards chlorotiques au sommet desquels on eût greffé, comme chez Anatole France, un couvercle de feutre noir. Qu’il y avait aussi des Moreau qui poussaient des rugissements de lion en chargeant sabre au clair dans la morne plaine de l’industrie littéraire.

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Le (beau) portrait photographique de Marcel Moreau qui me fait face lorsque je m’assieds à mon bureau. Son regard, d’une extraordinaire acuité, à la fois incisif et bénévolent, est là qui me sonde et semble m’intimer l’« ordre » de me mettre au boulot lorsque je suis en proie à ce que j’appelle la danse du scalp, pathétique procrastination qui m’agite parfois au moment d’écrire… Une vraie statue de Commandeur, mais un Commandeur ami dont les injonctions silencieuses inspireraient ma main hésitante.
Un autre cliché pris par son fils, Jean-David, talentueux photographe : l’œil est noir, la cigarette à demi consumée, le corps est tendu derrière son antique machine, forge mécanique dont sortent ses écrits. Cette fois, c’est sûr, il va bondir, nous sauter à la gorge, nous occire sans même dire un mot, de l’une de ses salves radicales, d’un mot même, un seul, tant il est vrai que les mots tuent, parfois, plus sûrement que les armes. Il a souvent, sur les photos, cet air farouche du contempteur du genre humain, du philosophe manieur de marteau, du dynamiteur dostoïevskien. Et pourtant, le Moreau que je connais est la générosité même, une douceur non affectée, une sorte de sage tour à tour détaché et fervent, à la fois dans son siècle (il est beaucoup plus informé de l’« actualité » qu’il ne le laisse paraître), mais aussi furieusement inactuel, ininféodable au temps, c’est-à-dire, osons le mot, immortel. Oh, bien sûr, il a ses emportements, Marcel, ses exécrations lapidaires et bien des détestations choisies qu’il sait ne pas taire, mais une fois l’huis (lui) franchi, ce sont des noces amicales auxquelles on est conviés. Et l’amitié n’est-elle pas une des plus belles formes de l’Amour ?

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Moreau nous dit comme Nietzsche : « Je ne puis aimer que les livres qui nous apprennent à danser » Chez lui Rhuthmos, qu’il soit Quintes, Ivre livre ou Violencelliste est toujours l’épicentre de sa morale…

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Il y a trois formes de littérature : la littérature d’assentiment, cette façon, souvent creuse, d’abonder dans le sens de l’ordonnancement du monde, de lui donner une sorte de blanc-seing, y compris dans ce qu’il a de pire (c’est le cas le plus fréquent… « Littérature domestique », disait Hans-Robert Jauss) ; la littérature de dissentiment, cette manière radicale, sans concession, de s’opposer au monde en lui refaisant le portrait, en lui renvoyant un miroir doublement réfléchissant avec, sertis dans le verbe, une multitude d’éclats de grâce ; enfin, il y a la littérature de ressentiment, celle qui finit par crever de trop de douleurs remâchées, qui s’anéantit elle-même dans une somptuosité de bouquet final et des songes superbement vénéneux (Baudelaire, Lautréamont, Céline…)
De ressentiment, nulle trace chez Moreau. Non, il est le dissentiment incarné, cette manière tellurique et souveraine d’ébranler (de branler) le sens du monde, pour paraphraser un théoricien bien connu (Barthes). C’est ce qui fait sa force.

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Sa méfiance, que dis-je, sa défiance radicale de tout engagisme, sa haine des idéologies putassières et mortifères érectrices de bûchers. Mais au fond, lutter, comme il le fait, de toutes ses forces, contre la connerie, la fadeur, la platitude et la vacuité du monde, n’est-ce pas un considérable engagement ?

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Nos échanges autour de la notion de sacré. Car il y a du sacré partout chez l’athée proclamé Moreau, une dévotion mystique pour le verbe qui, comme chacun le sait, était au commencement… « Se dépasser pour s’atteindre », écrit-il… Il y a plus de spiritualité chez lui que chez beaucoup de mystiques labellisés et, au fond, n’acquiescerait-il pas à ce mot de Grégoire de Nysse : On ne peut venir à Dieu, comme au cœur du verbe « qu’en allant de commencement en commencement par des commencements sans fin… »

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Un grand frère. Oui. Je le vois comme un grand frère, un très grand frère qui aurait tracé une voie, défriché des terres magnifiquement fertiles et laissé un sillon pour nos âmes.

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Héraldique : Flumen, fulmen, le fleuve et la foudre. Si l’on devait lui dédier un blason, le fleuve et la foudre en seraient les deux motifs, les deux ornements symboliques obligés.

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DONC, ma rencontre avec lui aura été décisive et vraie. DONC, elle aura fait germé en moi mille graines d’amitié fusionnelle et fruitionnelle. DONC, il y a fruition, direz-vous. Ce mot est une sorte de passe entre nous, ce mot est un allié juteux, exhumé d’un vieil exemplaire du Dictionnaire universel de Furetière qu’il chérissait et dit l’ampleur de la jouissance moraldienne quand il damasquine ses pages de hiéroglyphes aigus et aériens. DONC, c’était l’histoire d’un écrivain des profondeurs qui DONC, justement, avait fait un martellement d’orfèvre, un orageux roulement de timbales aux échos infinis qui résonne encore dans les cantons les plus excentrés de mon cerveau. Et DONC, le monde s’en trouvait mieux, prenait forme sous sa plume comme un dessin encré du vieil Hugo, plein de nuages ventrus et de donjons tranchants aspirés par le ciel, plein d’exhortation au grand large et de clameurs primales. DONC, aujourd’hui, j’écris humblement sur lui, je lui dédie ces quelques pages diurnes qui ne rendent que peu de sa puissance nocturne, de ses insomnies si fécondes, de ses nuits de Walpurgis où couvent tant de brasiers. MAIS, je le sais bien, il faut que l’on s’y fasse : le jour ne sera jamais qu’une pâle imitation de la nuit.

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  • C’est aussi simple que cela : sans lui, sans Les Arts viscéraux, sans La Pensée mongole ou sans Lecture irrationnelle de la vie, le monde – en tout cas, celui qui m’importe – serait moins vaste.

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Quel plus beau titre de livre que Julie ou la dissolution ? L’art de l’embrasement des sens en huit syllabes.

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Il y a les faux rebelles qui inondent le marché, les guerriers de salon qui se marient si bien à la couleur du papier peint, les bichons frisottés de la subversion minuscule. Et puis il y a les puissants, les éruptifs lyriques, les volcans symphoniques, les pourfendeurs d’entraves, les opéras gouffres qui ne se contentent pas de proclamations d’eunuques, de probité candide et de lin blanc… De la littérature comme Moreaumachie.

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Un jour, il m’a donné une superbe préface pour un recueil de poèmes à venir. Ne pouvant attendre, je l’ai lue en marchant, le long de la rue Lecourbe et, peut-être, certains passants se sont-ils demandé pourquoi un grand type plutôt costaud, lisant une lettre, avait les larmes aux yeux.

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Il faut flâner le long des fleuves et s’abîmer dans la contemplation de leur courant, de cette eau qui va, fuyante, comme nos vies. Il en est d’indolentes qui nous bercent jusqu’à l’écœurement, d’autres au contraire qui bousculent nos petites convictions patiemment chantournées, nous assaillent, nous submergent, étanchent nos soifs de grand large et nos désespérances. Et, surtout, surtout, nous donnent magnifiquement à vivre.

Comme le dit le Psaume : Super flumina Babylonis illic sedimus et flevimus… Au bord des fleuves de Babylone, nous étions assis et nous pleurions… Super flumina Moraldinis… Sur les bords du fleuve Moreau, je ne me suis pas assis, je n’ai pas pleuré, mais j’ai marché, et j’ai grandi.

Patrick Tudoret.

Le recueil source de ce texte :

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