Balades littéraires : critiques libres
Ce que j’ai lu, je dialogue librement avec pour le transformer en ce qui s’incarne.
Résistance à la nuit – Alain Giorgetti et son roman refuge
Tu sais, donc. Tu as traversé, toi aussi. Les galets dans le dos, et le froid, il ne te faut pas bien longtemps pour les prendre pour toi. Echoué et sans secours, tu es déjà mort dans l’indifférence générale. Et puisque tu as eu cette chance infinie de rester un...
Ne freine que devant Dieu – Road Trip, de Pierre Billon
Pierre Billon raconte trois road-trips en motos avec Johnny Hallyday, et nous fait rouler vers l'Ouest avec sa bande.
Briser la ligne | Les mots du Mal, David B. Deckard
Les mots qu’on m’adresse semblent tous trempés dans du poison de dendrobate, et même s’ils ne visaient aucun organe vital, me frôlant, ils me contaminent et me promettent une agonie fastidieuse. Et pourtant, malgré tout, je ne meurs pas. Pas encore. Alors m’approcher du gouffre de David, je n’en avais pas grand peur, non. La même que toutes les autres.
Le Charles Péguy de personne
À propos du carnet de voyage Parking Péguy de Charles Coustille, photographies de Léo Lepage, à la recherche des lieux de France portant le nom de Charles Péguy.
Refaire sa vie | Mado, de Marc Villemain
Marc Villemain donne ici son plus beau roman, à l'ardeur contagieuse et la menace permanente.
Lettre à une jeune guerrière | La Résistance d’Ernesto Sabato
Il faut aimer son coin, Clarissa, même si tu le subis. Garder, comme préconise un personnage de Proust, un « grand morceau de ciel » constamment au-dessus de toi, que ton cœur dévasté y reflète l’état réel du monde, la présence constante du mal, la difficulté de faire le bien comme de le ressentir.
Inflagration | Journal de galère, d’Imre Kertész
Je ne crois pas le journal de Kertész très bien nommé. Il n’exhale pas tant de « galère » que de grand chagrin blanc, refoulé au plus loin, caressant la mort des yeux sans jamais la trouver. Il traduit une tourmente consommée, une tornade de malheur bien plus maîtrisée que celle d’un jeune chien fou se coinçant la patte pour la toute première fois. Il nous laisse d’autant plus perplexe, rappelant le prix. Le prix humain des chefs-d’œuvre.
However vast the darkness, we must supply our own light | Journal
Je tourne beaucoup autour de la lumière, qui, lorsqu'elle revient, renouvelle perpétuellement la santé mentale. Une grande chance que nous n'en manquions pas, dans nos plaines beauceronnes. Il est temps de sortir délicatement de la pénombre complaisante des mois frais.
Une place pour chacun, et chacun sa place avec Martin Bodmer
Voici donc notre bibliophile éperdu se livrant à ses carnets, et arpentant les questions infinies de la collection, de la sélection, de la magie des bons textes, à la recherche de fils d’Ariane dans nos labyrinthes, de définitions, de circonscriptions, battant l’air, frappant l’eau sans se décourager, cartographiant les époques, établissant des tableaux de synthèse, se demandant le sens de son action, justifiant l’attachement à l’objet livre. Il échoue et il le sait, recommence. Sa quête force le respect, elle s’essaye, là où tous ricanent seulement, lâchent, et concluent.
Une clarté plus près de l’os | Sur l’écriture, de Charles Bukowski
Une lecture en roue libre de Charles Bukowski, Sur l'écriture, où l'on s'interrogera sur les limites et les outrances, et sur ce que peut un écrivain libre.
Le sexe, tout le temps
À propos du Diable, de Léon Tolstoï | Le Diable veillait. Il se manifesta. Un frémissement, d’abord.
Plutarque, la fausse honte et la louange discrète de soi
Où je vous donne quelques éléments de langage pour commenter sur Internet.