« La datation indique que sur certaines fresques de la grotte de Chauvet, les dessins peuvent avoir 5000 ans d’écart. Une séquence sur une telle durée est proprement inimaginable pour nous actuellement. Nous sommes figés dans l’Histoire. Ils ne l’étaient pas. »
« C’est à Chauvet que se trouvent les seules représentations de panthères de l’art pariétal. »
« Une Vénus, seule représentation humaine de cette grotte, est enlacée par un bison: on peut donc voir comme 32 000 ans avant Picasso, le mythe du féminin et du Minotaure était déjà présent. »
« Un bison à huit pattes a été dessiné pour reproduire l’idée du mouvement: une forme de proto-cinéma. »
« Les animaux ont été reproduits comme si on pouvait les entendre: la gueule ouverte du cheval qui hennit, les pattes projetées en avant des taureaux qui se battent: on entend les cornes. »
« La trace du pied d’un enfant de huit ans se trouve à côté de la trace d’une patte de loup: le loup affamé l’a-t-il traqué, ou étaient-ils liés d’amitié ? 5000 ans ont-ils séparés ces deux traces ? Nous ne le saurons jamais. »
« Silence. Ecoutons le silence de la grotte. On y entendra nos propres battements de coeur. »
(propos reproduits de mémoire après visionnement de l’incroyable Grotte des rêves perdus, de Werner Herzog, 2011)
À propos de Rues barbares. Survivre en ville, de Vol West et Piero san Giorgio | « Je salue le courage des forces de l’ordre » serait d’ailleurs, à n’en point douter, la phrase furieusement tendance en ouverture de toutes les soirées de fin d’année parisiennes.
Mettre un gilet, et refuser. Bloquer. Moins marcher, qui apparut plus tard, que camper. Tenir son coin, sa citadelle intérieure et son rond-point, et ponctuellement arrêter la circulation et la frénésie industrielle et commerciale pour que chacun fasse son bilan. Nous montrer, et faire les présentations.
« Il est inutile d’expliquer à une collectivité que dans chacune des unités qui la composent il y a quelque chose qu’elle ne doit pas violer. D’abord une collectivité n’est pas quelqu’un, sinon par fiction ; elle n’a pas d’existence, sinon abstraite ; lui parler est une opération fictive. Puis, si elle était > Lire plus
Voici donc notre bibliophile éperdu se livrant à ses carnets, et arpentant les questions infinies de la collection, de la sélection, de la magie des bons textes, à la recherche de fils d’Ariane dans nos labyrinthes, de définitions, de circonscriptions, battant l’air, frappant l’eau sans se décourager, cartographiant les époques, > Lire plus
Et qui tolère le bruit est déjà un cadavre. Guido Ceronetti, La patience du brûlé. "Voici ce dont j'ai souvent été témoin empruntant l'une de ces vieilles lignes de train en sous-sol où c'est encore un conducteur humain aux commandes, et que dans la vitesse d'une longue courbe le wagon se > Lire plus
Aux Marie, de Belgique, de Corse et d'ailleurs Je prends la parole sacrée de la poétesse allemande Nelly Sachs, liée en des bribes ardentes vers un unique livre que toutes ses dernières forces promettent. Je les sépare pour apaiser ma peur, mais toujours l’ensemble survit. Étouffée, rendue muette par les > Lire plus