Balades littéraires & retours de lecture
Ce que j’ai lu, je dialogue librement avec pour le transformer en ce qui s’incarne.
La guerre des ordinaires – Henry Lion Oldie, Invasion, journal d’Ukrainiens pacifiques
« Dis, général, de quel mal notre ère souffre-t-elle ? — Celui du siècle dernier. » Stupeur, consternation, impuissance, adaptation rapide à d’absurdes nouvelles conditions de subsistance, volontariat : voici le lot qui apparait désormais commun à chaque civil...
« Le secret, c’est de ne jamais accélérer » | Heptanes Fraxion, Ni chagrin d’amour ni combat de reptiles
Il y a quelques mois, bien entouré d'autres, j'ai lu ce poème Ni chagrin d'amour ni combat de reptiles. J'ai pensé me faire tatouer le titre sur le bras, comme une bravade mystérieuse vers des ennemis invisibles et des copains imaginaires. Mais son auteur,...
« Power is exerted vertically on people who clash horizontally » ~ Jérôme Sessini, Inner Disorder – Ukraine, 2014-2017
« Je n’ai rien fait qu’être là, ces trois dernières années. Je me suis mis à la place de l’autre, et j’ai refusé de choisir un camp. »
Épuiser la guerre – Arnaud de La Grange, Le huitième soir
Vent noir, lieutenant de 26 ans, se porte volontaire pour l'Indochine, et la bataille de Dien Bien Phu. Pourquoi ?
En huit soirs, dans son carnet, il assiste à sa propre création, et dans son atmosphère, nous y assistons avec lui. Voici quelques mots tentés, sur cette explosive expérience, pourtant tout en délicatesse.
Benoît Vitkine, Donbass
Qui peut bien avoir poignardé ce petit garçon de six ans, abandonné sur un terrain vague dans la zone grise du Donbass déjà en proie à la guerre entre séparatistes pro-Russes et Ukrainiens ? C’est ce que veut découvrir le colonel Kavadze, décalé et amer. Nous...
Ще не вмерла України ~ Le Pingouin d’Andreï Kourkov : vivre sans excuses
« Les Ukrainiens sont individualistes, égoïstes, anarchistes, et ils n’aiment ni le gouvernement ni l’autorité. Ils pensent être capables d’organiser leur vie quel que soit le parti ou la force au pouvoir dans leur pays. S’ils n’aiment pas ce que font les...
Andreï Kourkov, Les Abeilles grises
Les Abeilles grises est le dixième roman de l’ukrainien de langue russe Andreï Kourkov à avoir été traduit en France (avec aussi son Journal de Maidan, tous aux éditions Liana Levi. A partir du début de la guerre en Ukraine, il ne s'exprimera et n'écrira plus qu'en...
Mariette Navarro, Ultramarins
Un premier roman sorti de nulle part, ou plutôt de dix ans de gestation après une résidence d’écriture en pleine mer, voilà une surprise savoureuse. Depuis la découverte plutôt hideuse de la nouvelle édition de À Dos de Dieu, L’Ordure lyrique de Marcel Moreau chez...
On ne dit pas putain ; Irkoutsk, de tête ; Heptanes Fraxion | Carnets actifs
il y a des contretemps putain il y a des contretemps qui sont essentiels Heptanes Fraxion, Nuit bleue Quand j’étais plus jeune, mais sans doute encore maintenant, c’est vrai, j’oublie, mon père jouait du synthé et il chantait dans des petits bars de Poitiers, ce...
Ma musique sous ta botte | Julien Delmaire, Delta Blues
Delta Blues, commencé le cou sous la botte à rechercher son air se termine dans un tonnerre de cordes saturées, de bouffées humides de restes d’inondation et de tas de cendres des feux de croix de petites bites en cagoules de draps.
Déclin et salut de la littérature : Philitt revient, et redresse
« Laissons aux idéologues du déclinisme l’illusion d’un âge d’or révolu de la littérature – et osons être présents à notre monde. »
« Si je dois céder, je céderai comme un Apache. » Edward Abbey, Le Feu sur la montagne
Écrit dans les années 1960 par un fou du désert américain, écrivain-culte de la contre-culture et du nature writing, et fervent insolent incorruptible, ce roman traduit par Jacques Mailhos est ramassé comme un feu de bois improvisé, allumé au cœur d’une nuit froide mais magnifiquement étoilée.