« Le but du camouflage semble évident, tant pour les prédateurs que pour les proies. Pourtant, de nombreuses espèces animales arborent des couleurs vives et chatoyantes attirant l’oeil. Comme ce sont souvent des animaux qui pourraient être des proies faciles, tels les amphibiens, les reptiles, les papillons ou autres insectes, on se demande à quoi peuvent servir ces teintes fantastiques allant du rose fuchsia au bleu turquoise ! Ce sont là des couleurs d’avertissement dont la signification est simple et précise: « Attention, danger ! » Ce phénomène est appelé « aposémantisme »; il signale la présence de poison cutané, le risque de morsure venimeuse ou une odeur nauséabonde.

Un des exemples les plus connus se trouve être celui des dendrobates. Ce sont des petites grenouilles d’environ 5cm de long, habitant les forêts tropicales d’Amérique du Sud et d’Amérique centrale. Comme tous les anoures, la peau contient des glandes sécrétrices de substances toxiques, mais dans cette famille la substance est l’une des plus redoutables du règne animal. Les dendrobates, comme la grenouille des fraises (Dendrobates pumilio) avec sa livrée orange vif et ses pattes violettes, étaient très recherchés par les Indiens d’Amazonie qui en utilisaient le poison: accrochés à l’extrémité d’un bâton, ils les tenaient au-dessus du feu pour faire exsuder la sécrétion qu’ils récupéraient précieusement. Il suffisait d’en enduire les pointes des flèches pour obtenir des armes mortelles contre les animaux chassés ou encore contre les tribus voisines ! L’effet était immédiat: la victime était paralysée, puis la mort l’emportait en quelques instants. La composition de ce poison sécrété varie d’une espèce à l’autre. Le plus puissant, sans antidote connu, est celui d’une petite grenouille noire portant des taches dorées sur le dos, le kokoï (Phyllobates latinasus). Il contient de la batrachotoxine, dont 1 gramme suffit pour tuer 100 000 hommes. »

Le Génie animal, sous la direction de Jean-Jacques Petter, Nathan, 1992, page 59.

Pour poursuivre la route ensemble...
Sept auteurs capitaux contre le royaume des imbéciles, 2.

Première partie ici. « Animaux, ô chers aimés, ô cruels, ô mourants ; en train de se débattre, engloutis, digérés et assimilés, prédateurs et pourrissant dans leur sang ; en fuite, rassemblés, solitaires, entrevus, débusqués, traqués, rompus ; incréés, privés de Dieu, abandonnés, dans une vie trompeuse ainsi que des enfants trouvés ! » gémit Elias > Lire plus

Simone Weil, La Personne et le Sacré – Le cri est infaillible

« Il est inutile d’expliquer à une collectivité que dans chacune des unités qui la composent il y a quelque chose qu’elle ne doit pas violer. D’abord une collectivité n’est pas quelqu’un, sinon par fiction ; elle n’a pas d’existence, sinon abstraite ; lui parler est une opération fictive. Puis, si elle était > Lire plus

« Eurydice n’était pas là » – Etel Adnan, Orphée face au néant

« La question essentielle demeure : pourquoi ce qui devait arriver est-il arrivé ? Les dieux ont dû savoir que, dans son impatience, Orphée  allait leur désobéir et que leur injonction ne pouvait que rendre cette impatience insupportable. Néanmoins, ils ne voulaient pas qu’Orphée regarde en arrière et plus tard ils le punirent > Lire plus

Se retrancher contre la plèbe – L’art du livre par André Suarès

"Comme une église s'offre à l'homme qui prie, le livre appelle une vie qu'anime la passion de connaître, qui cherche et qui médite. Un si bel objet, si pur et > Lire plus

Le labyrinthe de jardin ou l’art de l’égarement

There is no coming to the One with one jump, and none without going about.  D.A. Freher, Paradoxa Emblemata. « Je t’ai vu dans l’erreur mon cher fils, et je n’ai pas voulu attendre plus longtemps, c’est pourquoi je t’ai conduit à toi-même et mené au fond de ton cœur. » Comenius, > Lire plus

« Il nous faut vaincre cette tentation de mépriser l’homme » | François Mauriac, Le Cahier noir

N'entrons pas dans leur jeu : que notre misère ne nous aveugle jamais sur notre grandeur. Quoi que nous observions de honteux autour de nous et dans notre cœur, ne nous décourageons pas de faire crédit à l'homme : il y va de notre raison de vivre - de survivre.

Vous souhaitez recevoir les articles ?

Nous ne spammons pas ! Consultez notre politique de confidentialité pour plus d’informations.