Et qui tolère le bruit est déjà un cadavre.
Guido Ceronetti, La patience du brûlé.

« Voici ce dont j’ai souvent été témoin empruntant l’une de ces vieilles lignes de train en sous-sol où c’est encore un conducteur humain aux commandes, et que dans la vitesse d’une longue courbe le wagon se remplit de plaintes et grincements métalliques suraigus atroces; avec étonnement: que parmi les autres voyageurs photographiés assis ou debout par l’éclairage, personne sur son visage n’exprime le moindre désagrément; comme s’ils n’entendaient pas. J’ai vérifié encore ce phénomène à la surface quand c’est un jeune individu s’exprimant au moyen de l’échappement de son cyclomoteur modifié à la fin spéciale d’horripiler les nerfs des habitants et des piétons, et qui passe et repasse en sollicitant inutilement la carburation de son engin: tous continuent de vaquer sans faire attention. Voilà déjà un problème: des bruits stridents leur vrillent tout à coup le système nerveux et jettent l’affolement dans leur métabolisme endocrinien (vaso-constriction au seuil de la douleur, mise sous tension par les gluco-corticoïdes et l’adrénaline du réflexe de fuite, etc.) et ils continuent de lire machinalement le journal ou de regarder dans le vide: Ils ne sentent rien. »

Baudouin de Bodinat, La vie sur Terre, Réflexions sur le peu d’avenir que contient le temps où nous sommes, page 133.

Pour poursuivre la route ensemble...
Parking Péguy
Le Charles Péguy de personne

À propos du carnet de voyage Parking Péguy de Charles Coustille, photographies de Léo Lepage, à la recherche des lieux de France portant le nom de Charles Péguy.

Le labyrinthe de jardin ou l’art de l’égarement

There is no coming to the One with one jump, and none without going about.  D.A. Freher, Paradoxa Emblemata. « Je t’ai vu dans l’erreur mon cher fils, et je n’ai pas voulu attendre plus longtemps, c’est pourquoi je t’ai conduit à toi-même et mené au fond de ton cœur. » Comenius, > Lire plus

Pascal Quignard : Si tous, lui non

« Montrer son dos à la société, s’interrompre de croire, se détourner de tout ce qui est regard, préférer lire à surveiller, protéger ceux qui ont disparu des survivants qui les dénigrent, secourir ce qui n’est pas visible, voilà les vertus. Les rares qui ont l’unique courage de fuir surgissent au > Lire plus

Héros et tombes – sur Héros et Thanatos, d’Aurélien Lemant

Son petit livre ci-présent, une fois apprivoisé dans une paume assouplie, se révèle nourrissant, et surtout, et c'est tout de même bien ce qu'on peut décemment lui demander aussi, fourmille d'un divertissement boutant tout anodin hors de ses sphères. Il n'y a rien d'anodin, rien de superflu dans les anecdotes > Lire plus

Faux départ – Les Cosaques, de Léon Tolstoï

"Comprenez une chose, ou croyez-moi : il faut voir et saisir ce qu’est la vérité et ce qu’est la beauté ; alors tout ce que vous dites, tout ce que vous pensez, tous les souhaits de bonheur que vous faites pour vous et pour moi, tomberont en poussière. Le bonheur, > Lire plus

L’innocence cabrée – J.M. Coetzee, Michael K, sa vie, son temps

Le souffle court d’avoir marché derrière un homme-prodige le long d’une si rude avenue, il faut maintenant réaliser la vie en ses ruades sèches et sans pourquoi que vient de parvenir, une nouvelle fois, à célébrer J.M. Coetzee.

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